Hier, elle étudiait l’économie. Aujourd’hui, Thea Bautista lance sa propre compagnie de danse, Althea Dance Company. Son ambition: rendre la danse contemporaine plus accessible en la mariant avec d’autres formes d’expression artistique comme la photographie, la littérature ou encore la mode.
La jeune compagnie organise sa première collecte de fonds le vendredi 30 mars à Baza Studio. «Notre mission est d’atteindre un nouveau public car la danse est un art qui reste assez peu connu. Tout le monde est déjà allé au musée, voir un spectacle de musique classique mais un spectacle de danse, c’est plus rare. Encore plus la danse contemporaine que la danse classique. On me demande souvent ce que c’est », explique la Franco-Mexicaine qui a grandi à Paris.
L’artiste de 26 ans se découvre une passion pour la danse quand elle n’en a que 7. Durant 10 ans, elle étudie la musique et la danse au conservatoire Maurice Ravel à Paris, mais décide de suivre un cursus économique à l’université. « J’ai étudié l’économie parce que je n’étais pas très sûre de ce que je voulais faire », avoue-t-elle.
Tiraillée entre la raison et la passion, elle choisit d’écouter son cœur et décide de faire de la danse son métier. « La danse est un travail du corps, c’est un travail très particulier qui se fait peu dans la société d’aujourd’hui. C’est aussi avoir une conscience musculaire de ce qui nous entoure et c’est une forme d’expression qui n’utilise pas les mots ».
Elle se forme pendant un an au Centre international de danse jazz Rick Odums, institut fondé par le célèbre danseur américain, et collabore avec différentes compagnies. Puis, en 2014, elle prend la direction de New York dans l’espoir de renforcer son expérience dans le domaine de la danse et de la chorégraphie. Elle rejoint le centre Peridance Capezio, une école de danse renommée, pour deux ans. “C’était très intense. C’était danse, danse, danse de lundi à dimanche, du matin au soir”.
A l’issue de sa formation, elle multiplie les projets et les collaborations avec des chorégraphes internationaux. Mais le désir de lancer sa propre compagnie la turlupine. “J’ai toujours eu un côté entrepreneur. On m’a enseigné que si je voulais du boulot, il ne fallait pas attendre qu’on m’en donne“, dit-elle.
L’idée de lancer la compagnie Althea se concrétise en 2017 quand elle reçoit une aide de Prelude Project. L’association spécialisée dans le soutien aux artistes ayant une démarche pluridisciplinaire lui commissionne une chorégraphie dans une galerie, où les danseuses se mêlent aux travaux visuels exposés (peintures, sculptures…).
Dans la même veine, elle imagine dans un autre spectacle, “Lazar” des mouvements inspirés du chapitre d’un livre et des interrogations du personnage, qui vient de tuer quelqu’un. Avec son amie, la danseuse française Sarah LeGuenno, qui l’épaule dans l’aventure, elle planche déjà sur de futurs projets au croisement de plusieurs arts, dont un projet de show interactif autour de la mode. “Le public dépense de l’argent pour aller voir un musical à Broadway. Mais on peut aussi leur offrir quelque chose en danse contemporaine“.