Le leader mondial des trains à grande vitesse, le français Alstom, fournira des rames de TGV toutes neuves à Amtrak pour la ligne Washington-Boston. Le contrat record de deux milliards de dollars a été signé vendredi.
Les rames nouvelles générations (modèle Avelia Liberty) remplaceront les anciens Acela, en service depuis 2000. Le contrat prévoit la fourniture de 28 trains qui devraient commencer à entrer en service dans cinq ans. Ils permettront de transporter 400 passagers chacun, soit une augmentation de la capacité d’environ 33%, d ‘après Alstom.
Les 730 km du “Couloir nord-est” entre Boston et Washington, via Philadelphie et New York, sont devenus de loin la ligne ferroviaire la plus populaire des Etats-Unis, avec un nombre annuel de passagers passé de 2,4 à 3,5 millions entre 2002 et 2014. Mais si les trains d’Alstom sont capables d’atteindre 300 km/h, ils n’auront de TGV que le nom: faute de lignes dédiées à la grande vitesse, les performances vont rester très inférieures à ce qu’elles sont en Europe ou ailleurs dans le monde. Il faut actuellement 2h45 minutes pour faire les 350 kms entre New York et Washington (par comparaison, le TGV français met 1h55 pour un trajet Paris-Lyon de 425 kms). Les nouvelles rames vont permettre d’améliorer la performance, mais on restera loin de la norme TGV du reste du monde.
Outre l’importance économique de ce contrat -qui va permettre à Alstom de créer 400 emplois dans l’Etat de New York, où se situe l’usine d’où sortiront ces trains-, l’annonce était également hautement politique. Le vice-président américain Joe Biden a fait le déplacement dans une gare du Delaware, sur la ligne, pour annoncer un prêt fédéral de 2,5 milliards de dollars, qui permettra notamment à Amtrak de financer le contrat avec Alstom.
L’annonce intervient au moment ou Amtrak, soutenu par l’administration Obama, est au milieu d’un combat avec les Républicains, notoirement anti-train, pour obtenir le financement d’un projet beaucoup plus large, estimé à 24 milliards de dollars, afin de rénover et améliorer l’infrastructure ferroviaire dans la région de New York, et notamment la construction d’un nouveau tunnel sous l’Hudson, pour remplacer l’actuel, endommagé lors de l’ouragan Sandy.