Quand nous avons eu l’idée d’écrire cet article, jeudi, il faisait une quinzaine de degrés celsius dehors. Quand nous l’avons terminé, le lendemain, il faisait 0 degré et il neigeait énormément.
À New York, s’il y a bien quelque chose de plus incertain que le résultat des présidentielles, c’est la température extérieure. Pourquoi ces changements aussi rapides et brutaux de la température ? C’est la question bête de la semaine.
Le dérèglement climatique ne semble être aucunement responsable de cette histoire. Tout juste peut-on dire qu’il accentue un phénomène bien réel. Selon Aiguo Dai, professeur de Science atmosphérique à l’University of Albany, “on peut dire que ces variations sont devenues plus fréquentes ces dernières décennies, et que cela a peut-être un lien avec le réchauffement et le dérèglement climatique. Cependant, aujourd’hui, nous n’avons pas de preuves”, explique-t-il.
Ces changements sont liés à la zone climatique où se situe New York. Alors que l’Hexagone est soumis à un climat tempéré (ou tempéré chaud pour le sud de la France), caractérisé par des températures qui ne sont pas extrêmes, la région de New York connaît un climat subtropical humide (c’est-à-dire à la jonction entre un climat continental et tropical).
New York City se trouve être un lieu d’affrontement entre une masse d’air froid provenant du nord et de l’Arctique, et les courants d’air chaud venant du centre du pays ou du sud. L’un ou l’autre prédomine et influence la température à la hausse ou à la baisse, avec une amplitude assez impressionnante, que ce soit à l’échelle d’une année ou d’une semaine.
Pourquoi des changements si rapides ? Pour David Robinson, professeur de géographie à la Rutgers University et climatologue de l’Etat du New Jersey, “New York se trouve sur la zone d’influence du “polar jet stream” (ou courant-jet polaire) qui sert de frontière entre une masse d’air très froid au nord et un air plus doux au sud”.
Ce courant d’air rapide qui circule sur toute la planète va donc, selon sa position, venir refroidir ou réchauffer l’air new-yorkais. Comment ? Quand le courant-jet se trouve au nord de New York, l’air chaud remonte et permet donc au thermomètre de reprendre des couleurs.
À l’inverse, quand il descend au sud, l’air froid s’installe. « Nous ne savons pas pourquoi les changements de températures ont été plus rapides et fréquents cette année. On peut prévoir les changements, mais on ne sait pas pourquoi le polar jet-stream se déplace plus souvent ou non», explique le climatologue.
Pour ce dernier, l’hiver actuel a jusqu’à présent été caractérisé par un “polar jet stream” inhabituellement au nord, expliquant la plus grande rapidité des changements de température et surtout la douceur du mois de février par rapport aux hivers précédents.
Pour le climatologue, “quand le polar jet stream est au nord, les courants d’air froid ne peuvent s’installer qu’un jour ou deux avant que l’air chaud ne reprenne le dessus“, ce qui provoque un brusque et rapide changement de températures. “A l’inverse, avec un polar jet stream au sud, la porte aux courants froids est grande ouverte” et empêche l’air chaud de revenir.
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