Lorsqu’ils s’installent aux Etats-Unis, les Français sont souvent frappés par le prix de l’abonnement du téléphone mobile. Fini le forfait français à 30 euros. Les Américains, eux, déboursent en moyenne deux à trois fois plus.
Ainsi, il faut compter en moyenne 85 dollars (75 euros) pour un forfait pour smartphone, selon une étude de l’International Telecommunication Union en 2013. Pourquoi une telle différence ? C’est la question bête de la semaine.
L’explication se trouve du côté de la concurrence, ou du moins de la faiblesse de celle-ci. “Aux Etats-Unis, le marché de la téléphonie est partagé entre quatre opérateurs – Verizon, T-Mobile, AT&T et Sprint” , explique Mark Winther, un consultant en télécommunications basé à New York. “Il y a autant d’opérateurs qu’en France, sauf qu’il y a une grande différence de population entre les deux pays : 320 millions de personnes aux Etats-Unis contre 66 millions en France.”
Beaucoup plus de personnes à relier entre elles donc, mais également beaucoup plus de territoire à couvrir. Rappelons en effet que la superficie des Etats-Unis représente 17 fois celle de la France.
Ainsi, les géants du téléphone dépensent des sommes folles pour s’équiper en infrastructures et pouvoir se targuer, comme le géant Verizon, de couvrir 97 % de la population grâce à la 4G.
“AT&T et Verizon investissent chacun environ 10 milliards de dollars par an dans les infrastructures réseaux, précise Mark Winther. T-Mobile et Sprint dépensent, eux, moins de 5 milliards.”
“L’Etat n’encourage pas l’émergence de nouveaux acteurs”
S’ajoute à ces dépenses, le coût de ce que l’on appelle le spectre de fréquences, rappelle l’expert. Il s’agit de fréquences radio formant un spectre sur lequel sont émises les communications. Ce spectre possédé par l’Etat fédéral est vendu par lots aux opérateurs via des enchères. En 2015, AT&T a acheté pour 18 milliards de dollars de fréquences et Verizon a quant à lui versé 10 milliards.
Des sommes astronomiques qui auraient de quoi décourager tout concurrent plus modeste. “Etant donné que c’est le gouvernement qui réalise les ventes, d’une certaine manière, on peut dire que la politique de l’Etat n’encourage pas l’émergence d’acteurs plus petits ou de start-ups sur le marché” , observe Mark Winther. Le spécialiste indique par ailleurs que les différences de coûts entre la France et les Etats-Unis concernent de la même manière les abonnements Internet.
Les clients doivent-ils donc se plaindre à l’Etat de la facture salée de leurs appels ? En tout cas, le coût de ces forfaits devrait être revu à la baisse, si l’on en croit l’émergence, ces trois dernières années, de la concurrence de T-Mobile, un “vrai tremblement de terre“, selon Mark Winther. “Pendant très longtemps, seuls Verizon et AT&T comptaient dans le paysage. Sprint et T-Mobile étaient loin derrière. Mais T-Mobile bouscule désormais les codes en mettant une grosse pression sur les prix. De fait, ces derniers sont en train de baisser.“
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L’obligation de partager les réseaux accroît également la concurrence en France.
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