Au 1386 Westwood Boulevard à Los Angeles, deux choix s’offrent aux clients. A tribord, la Table de Sophie qui concocte des galettes de sarrasin et autres spécialités européennes ; à babord, Bar de Simon, où cocktails, vins et bières règnent en maîtres.
Les deux espaces, reliés par une entrée commune, ont été repris et rénovés dès septembre par la Russe Irina Gologorsky à Westwood, un quartier iranien. “Ce n’était pas mon quartier de prédilection, mais le lieu était très lumineux et abordable. Et je cherchais depuis deux ans”, avoue-t-elle.
Alors que la Table de Sophie est un hommage à sa mère, “une passionnée de cuisine” aujourd’hui décédée, le Bar de Simon est un clin d’oeil à son père, qui la soutient dans son entreprise.
Se considérant comme une “Bretonne d’adoption”, la chef Irina est une vraie cosmopolite, ayant vécu à Moscou, Los Angeles, Amsterdam et Paris. Dans ses pérégrinations, elle a également multiplié les carrières, de consultante en finance à professeure de danse, en passant par l’import-export. C’est à Paris, où elle est tombée amoureuse de la gastronomie et a vécu pendant 10 ans, qu’elle s’est formée à la cuisine. Jusqu’à suivre les cours de l’Atelier de la crêpe à Saint-Malo.
C’est également dans la capitale, à la Sorbonne précisément, qu’elle a appris à s’exprimer avec aisance dans la langue de Molière. “Comme tous les Russes, je voulais parler français, le premier chapitre de Guerre et Paix de Tolstoï est en français.”
Du côté de La Table de Sophie (un ex-restaurant québécois), elle s’est inspirée de BREIZH Café (présent à Paris, Saint-Malo, Cancale et Tokyo), où elle avait ses habitudes en France. Voulant “partager sa passion pour la cuisine bretonne”, elle prépare des galettes croustillantes au blé noir sur la billig. “Le sarrasin est très utilisé en Russie, on l’utilise à la place du riz”, explique Irina Gologorsky, qui regrette que ce met se résume à des crêpes roulées recouvertes de béchamel aux Etats-Unis.
Inspirées par ses voyages, ses galettes sont garnies d’aliments bio et/ou sans OGM, dont certains importés de France (jambon, fromages, beurre…). Sur la carte, le Français sera heureux de retrouver la complète (jambon, gruyère, oeuf), la trois-fromages, la Soubisse aux oignons confits. Elle propose aussi des galettes plus exotiques, comme une libanaise à base de houmous, une italienne à la mozzarella ou la russe au caviar. “Tout est fait maison”, assure Irina Gologorsky, qui reprend également des recettes maternelles comme la salade de lentilles corail ou le bouillon russe “bortsch”. “Les Américains nous ont convaincus de faire des frites, mais elles sont faites minute ici.”
Alors que le restaurant rappelle la Bretagne avec beaucoup de bleu et ses banquettes de bateau, le Bar de Simon offre une ambiance plus moderne, mélangeant acier et briques apparentes. Le client y trouvera des cépages internationaux essentiellement venus de petits producteurs, du cidre, des bières en pression et une belle carte de cocktails. Au total, les deux parties du local disposent de 89 places assises -terrasse couverte comprise.
Chef Irina aimerait à présent faire fructifier ce projet monté avec ses deniers personnels. Qui sait, la galette au sarrasin détrônera peut-être le “ghormeh sabzi” à Westwood.
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