L’immersion complète dans les mondes virtuels est déjà une réalité à South by Southwest (SxSW).
Les amateurs de jeux vidéos ont beau avoir été déprimés par l’annonce que l’arrivée du très attendu casque de réalité virtuelle Oculus a encore été retardée, la VR (pour virtual reality) est partout. Pendant que les joueurs s’agitent à la Gaming exposition, les réalisateurs du film Interstellar proposent aux festivaliers d’expérimenter la sensation d’évoluer en apesanteur dans le décor du vaisseau du film provisoirement installé au centre-ville d’Austin. Tandis que ceux du film Divergent proposent de se soumettre à une série de tests visant à mesurer son degré de divergence comme le fait un personnage du film capturé par une faction de la trilogie.
Et la réalité virtuelle ou “VR” fait aussi l’objet de toutes les attentions des professionnels d’internet, du cinéma et de la musique qui ne veulent pas manquer les prochains tournants que prendront les effets spéciaux dans les films ou les concerts à “South by”.
Dans l’effervescence actuelle, les Français ne sont pas en reste. « Notre société a mis au point une technologie unique permettant d’extraire un fichier vidéo unique de notre caméra à 360° haute définition 360cam qui peut instantanément être lu dans un lecteur vidéo dédié compatible avec YouTube et Google Views », annonce par exemple Marian Le Calvez, responsable de la filiale américaine de la société lilloise Giroptic sur le pavillon de la French Tech à South by Southwest.
Tout près de lui, le patron de Catopsys, Daniel Duhaubout (photo), propose une solution permettant de projeter une image sur l’ensemble des parois d’une pièce après sa modélisation 3D, y compris le sol et le plafond, sans oublier une sonorisation interactive résultant en une véritable “stéréovision”, selon l’expression de l’entreprise. « Contrairement aux casques de réalité virtuelle qui isolent, Immersis permet de partager une expérience de réalité virtuelle avec ses proches depuis son canapé, comme on le ferait pour un film. Et il suffit de porter un marqueur pour pouvoir se déplacer dans cette réalité virtuelle », que ce soit un jeu vidéo, un film ou un nouveau format de média qui émergera de ces innovations, déjà en prévente par internet aux prix de 499$ et 1800€ respectivement.
De la simulation des risques industriels à la photographie de biens immobiliers mis en vente en passant par la formation et l’imagerie médicale, ces technologies made in France ont d’abord intéressé les professionnels. Mais par l’intermédiaire des éditeurs de jeux vidéo et des studios des cinémas, ces solutions devraient bientôt toucher le grand public. Et « nous répondrons à tous les marchés », assure Marian Le Calvez pour Giroptic, qui a développé des accessoires pour les professionnels du spectacle comme pour les particuliers qui voudraient surveiller leur domicile en leur absence en remplaçant une des ampoules de leur maison par une 360cam (pouvant donc être fixée sur une douille).
Même son de cloche chez Catopsys : « Nous travaillons depuis le départ avec les éditeurs de jeux vidéo, car les entreprises ayant recours à la réalité virtuelle pour former leurs salariés utilisent leurs moteurs. Et nous sommes contactés tous les jours par des sociétés imaginant de nouveaux usages. »