Pour beaucoup, ouvrir une boulangerie ou un restaurant est le meilleur moyen de se reconvertir et de s’expatrier aux Etats-Unis. Pour Thibaut Leymarie et Marine Le Faucheur, issus du milieu de la restauration, c’est tout l’inverse. Après s’être imprégnés de Los Angeles durant plusieurs années, les deux Français vont ouvrir le 17 août près du studio Universal la boulangerie Sweet Lily Bakery.
Les deux trentenaires sont tombés amoureux à Los Angeles après que Marine Le Faucheur ait travaillé en tant que serveuse à Cannes puis comme manageur du restaurant Got Kosher à Los Angeles. Thibaut Leymarie a quant à lui fondé deux boulangeries dans le Val d’Oise, avant de travailler pour La Parisienne dans la Cité des anges. La naissance de leur fille Lily les a inspirés à fonder Sweet Lily Bakery. “Thibaut voulait ramener son savoir-faire, montrer ce qu’il sait faire”, explique Marine Le Faucheur.
Le chemin fut, toutefois, plus ardu qu’ils ne l’anticipaient. “Et notamment pour trouver un local”, admet la Française, titulaire d’une carte verte. “Les banques ne voulaient pas nous prêter car Thibaut possède un Visa E2 ; les propriétaires étaient méfiants car nous sommes étrangers et que nous n’avons qu’un petit budget.” Le couple multiplie les recherches et les visites pendant un an et demi, tentant de convaincre les propriétaires avec leur projet. Ils finissent par dénicher un espace de 400 m2, bien équipé pour la restauration, et dont les travaux sont minimes.
Dans ce lieu aéré, ils disposent de 62 places assises et proposent des produits du petit-déjeuner jusqu’au goûter, en passant par le lunch (avec une formule à 18 dollars) et les brunchs le week-end. Boulangerie-pâtisserie traditionnelle, Sweet Lily Bakery offre une grande variété de pain, de viennoiseries, de gâteaux (dont le millefeuille, Paris-Brest, fraisier) mais aussi des quiches, des pizzas et des sandwichs à des prix raisonnables. “On a ajouté une touche américaine, avec des oeufs Bénédicte et des bagels. On sait que la cuisine française ne plait pas à tout le monde”, commente Marine Le Faucheur, expatriée aux Etats-Unis depuis neuf ans. Le petit plus : Thibaut Leymarie, qui a obtenu le prix du meilleur éclair au chocolat de Paris en 2012 (entre-autres), est un orfèvre des pièces montées, capable de reproduire la Tour Eiffel ou une guitare, en aiguisant votre gourmandise.
“Dès que nous aurons mis de l’argent de côté, nous prévoyons de développer un côté retail”, détaille Marine Le Faucheur. Et leur projet ne s’arrête pas là : ils aimeraient également organiser des soirées pour les mamans et des après-midi pâtisserie pour les enfants. Ils espèrent séduire le voisinage, jusqu’alors dépourvu d’établissements de restauration et qui héberge de nombreux bureaux, des studios de cinéma et des résidences.
En raison de l’épidémie de la Covid-19 et de l’incapacité à servir les clients à l’intérieur, les deux amoureux vont d’abord se focaliser sur la vente à emporter et les repas en terrasse. “Tout le monde a pensé qu’on était fou d’ouvrir en pleine pandémie, mais les gens ont toujours besoin de se nourrir”, rappelle la Française pour qui la plus grosse contrainte reste le report de leur inauguration, qu’ils prévoyaient en grande pompe. En attendant de pouvoir être complètement ouvert, ils multiplient les partenariats avec les restaurants, à qui ils vendent des pains et pâtisseries. “Thibaut rêve aussi d’ouvrir une seconde boulangerie dans une autre ville, comme San Francisco ou Chicago.” Mais chaque chose en son temps, le couple se dédie pour l’heure à son premier bébé entrepreneurial.