“L’idée c’est de faire de la composition instantanée” explique Sylvain Luc. L’inspiration est son maître. Pour l’ouverture du match des Mets en présence de Jack Lang au Shea Stadium ce mercredi soir , le français de 42 ans peut seulement dire que ce sera «quelque chose d’assez groove». Le suspens est le même pour son concert sur Broome St, jeudi soir.
Celui dont la musique est étiquettée tantôt “Jazz”, tantôt “World”, s’est découvert tres tôt un talent de compositeur. Né dans une famille de musiciens, Sylvain Luc compose à douze ans à peine. « C’était pas terrible franchement » dit-il aujourd’hui, « mais avec les années on se bonifie comme le bon vin ».
Après avoir étudié le violoncelle au conservatoire il aurait pu suivre une carrière de musique classique mais sa « soif de liberté » l’y fait renoncer. Sylvain Luc range son violoncelle dans sa boîte et choisit le chemin de la liberté : le Jazz. La première formation qu’il monte Bulle Quintet est lauréat du prix international de San Sebastian. Il a 17 ans.
« J’ai mis beaucoup de temps à décider d’entreprendre quelque chose autour de ma pomme » dit-il.
Sylvain Luc a en effet débuté sa carrière en tant qu’accompagnateur à Paris. Tantôt à la guitare, tantôt à la basse, le jeune bayonnais accompagne, compose et arrange pour des chanteurs tels que Benoît Cazenave, Georges Moustaki, Phillipe Léotard ou Romain Didier, tout en fréquentant assidûment les clubs de jazz.
En 1993, néammoins il sort de l’ombre et des rangs en enregistrant son premier album solo de guitare. Son titre Piai ou “voyage” en basque révèle aussi bien l’attachement de Sylvain Luc à ses origines qu’aux musiques folkoriques de tous horizons. « Je suis très curieux de toutes les musiques traditionnelles » dit-il. Muni de son « oreille de cannibale », il dit se «nourrir» du repertoire indonésien irlandais, andalous ou encore africain.
Ce ne sont là pourtant qu’une infime partie de ses influences. S’il chérit Bach, Ravel ou Keith Jarret, son « amour de la chanson » le pousse à reprendre et enrichir des thèmes d’Edith Piaf, Charles Trenet Paul Simon ou Stevie Wonder, entre autres. « Finalement je ne crée rien, je me sers » soutient-il.
La carrière de compositeur-improvisateur de Sylvain Luc prend un tournant décisif lorsqu’il décroche un contrat avec la maison de disques Dreyfus Jazz en 2000. Duet, le quatrième de ses 8 albums, gravé en duo avec le guitariste Bireli Lagrène s’est vendu à près de 70 000 exemplaires. Une performance pour un titre de Jazz.
Pour la troisième fois à New York et de retour en septembre Sylvain Luc rêve d’une tournée aux Etats-Unis mais reconnaît que « ce n’est pas de la musique très commeciale et très populaire».
Tout en continuant de jouer avec l’harmoniciste Olivier Kerourio ou dans les formations String Quartet et Trio Sud, il travaille d’abord à la promotion de son dernier album Joko enregistré avec le clarinettiste Michel Portale et le pianiste Jacky Terrasson. Un prochain est prévu pour bientôt, dont Sylvain Luc ne connaît pas l’exacte teneur, bien sûr.
Retrouvez Sylvain Luc à l’occasion de Make Music New York, jeudi 21 juin:
– Devant le restaurant L’Orange Bleue au 430 Broome St. de 6h à 8h
– Lors de la soirée des French Tuesdays