“C’est vraiment intéressant que l’art postmoderne français n’attire pas beaucoup l’attention”, remarque Wallace Whitney, co-fondateur de la Canada Gallery.
Le mouvement français d’art postmoderne Supports/Surfaces, peu connu, reçoit enfin l’attention qu’il mérite. Il fait l’objet d’une exposition jusqu’au 20 juillet dans cette galerie du Lower East Side. C’est la première fois que ce mouvement est mis en avant aux Etats-Unis.
Wallace Whitney décrit les artistes de Supports/Surfaces (qui œuvraient à partir du milieu des années 1960 jusqu’à la fin des années 1970) comme « des peintres marxistes, mais aussi des hippies ». Les philosophes Roland Barthes et Louis Althusser influençaient considérablement ces peintres dont beaucoup se trouvaient à la marge de la société française à cause de leur implication dans la Guerre d’Algérie.
Venant du sud de la France (Nîmes, Nice, Marseille et Saint-Étienne), ces artistes adoptaient un style d’expression artistique nomade en voyageant à travers le sud de la France où leurs œuvres d’art étaient exposées en toute simplicité dans des cadres comme des bars ou des ruelles. C’est pour cela que les œuvres sont très pratiques à déplacer: des morceaux de toile non tendue qu’on peut plier ou rouler, un filet fait de corde ou un torchon.
Wallace Whitney pointe vers un rectangle de toile rose : « C’est un bon exemple d’une œuvre qu’on aurait vue dehors contre le mur d’un bâtiment ». L’exposition de la Canada Gallery réunit pour la première fois, environ 45 ans après le point d’orgue du mouvement, les travaux de 11 artistes du mouvement: André-Pierre Arnal, Pierre Buraglio, Louis Cane, Mark Devade, Daniel Dezeuze, Noël Dolla, Jean-Michel Meurice, Bernard Pagés, Jean-Pierre Pincemin, Patrick Saytour, et Claude Viallat. Dans leurs travaux, on trouve de la corde, des morceaux de plastique de couleurs vives, des feuilles de journal, des torchons et des draps.
« Il y a un regain d’intérêt pour ce travail en ce moment, selon Wallace Whitney, et il y a beaucoup de similarités entre celui-ci et ce que je vois dans les galeries d’art dans le Lower East Side et Bushwick. »
« Le mouvement Supports/Surfaces est oublié en France, poursuit Wallace Whitney, mais ce qu’ils ont fait est révolutionnaire et leur travail a beaucoup de valeur. Ils ont pris beaucoup de risques artistiques et ils ont influencé beaucoup d’artistes. » Plusieurs des œuvres sont à vendre (entre 60.000$ et 100.000$).
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