Fondé en 2013 par l’entrepreneur français Wilfried Granier, Superprof met en relation professeurs et élèves pour des cours particuliers dans toutes les disciplines, soit 1200 matières, de l’apprentissage des langues au droit en passant par le sport jusqu’à la musique. L’entreprise surnommée « l’Airbnb du cours particulier », qui devrait réaliser 60 millions d’euros de chiffres d’affaires à la fin de l’année 2024, intégrait même il y a un an, le prestigieux FT120 (French Tech 120), un label consacré aux start-ups en phase d’hyper croissance.
Déjà présent dans 53 pays, Superprof s’invite donc depuis quelques mois aux États-Unis. « Notre arrivée sur le marché américain a pris du temps, explique Wilfried Granier. Nous avons commencé à nous y intéresser il y a 6 ans, et pensions attaquer ce marché de la même façon que nous le faisions pour l’Europe, mais les choses n’ont pas fonctionné ainsi. Au contraire du système des acquisitions que nous opérions en Europe, il fallait faire face au poids de gros concurrents sans espoir d’acquisition immédiate. L’immensité géographique des États-Unis imposait également un positionnement différent. C’est un peu comme si vous passiez de la Ligue de basket français à la NBA. »
Sur un marché des cours particuliers dominé par trois géants dont le leader Wyzant et TakeLesson (récemment vendu à Microsoft pour 58 millions de dollars), Superprof a d’abord recruté une experte de la tech, ancienne de chez Google, pour améliorer son référencement naturel et sa notoriété. « Nous avons ensuite investi dans les disciplines niches – les mathématiques à New York, le piano à Los Angeles, et avons progressivement réussi à baisser le coût d’acquisition des profs, le nerf de la guerre. Aujourd’hui, près d’un million de profs aux États-Unis proposent leurs services sur Superprof. Un seuil capital pour occuper l’immensité du maillage du pays et être capable de connecter profs et élèves vivant à proximité. Les campagnes de recrutement et de communication, que nous continuons à intensifier aujourd’hui via Google, Youtube ou les réseaux sociaux, nous ont aidé à faire notre place », poursuit Wilfried Granier.
Signe de l’embellie, l’entreprise lancera ses « soirées ambassadeur » à New York, San Francisco et Chicago, un concept déjà testé en Europe par Superprof et qui permet de fédérer les meilleurs profs de chaque ville. « Depuis 18 mois, nos efforts paient, ajoute-t-il. À la fin 2024, le marché américain devrait ainsi nous permettre de réaliser un chiffre d’affaires proche des 8 millions d’euros, juste derrière le marché français qui rapporte lui, chaque année, près de 10 millions d’euros. »
Wilfried Granier célèbrera dans quelques jours son entrée sur le marché chinois. « Un marché encore plus compliqué que les États-Unis, confesse-t-il, en termes de régulation, de transferts de données, de serveurs… Tout passe également par l’accréditation du Parti communiste chinois, par l’emploi d’une batterie d’avocats, par la création d’une application chinoise dédiée… Mais nous sommes optimistes. Comme pour les États-Unis, nous avons recruté la meilleure cadre possible. Nous démarrons de zéro et le challenge s’annonce palpitant. La Chine a 20 ans d’avance sur l’Europe en matière de technologies et d’innovations, et cette expérience devrait nous permettre d’apprendre et de nous renforcer. »
Seule entreprise du FT120 à fonctionner à partir de ses revenus en propre – et donc sans levée de fonds -, Superprof poursuivra ses développements en 2024 sur la France et le Royaume-Uni, deux autres marchés capitaux pour l’entreprise. Dans l’Hexagone, sa dernière campagne de communication « Superprof, vous aussi devenez énervant » réalisée par l’agence Buzzman, lui a d’ailleurs permis d’augmenter de 5 à 6 points son taux de notoriété. « Nous restons très ambitieux, conclut l’entrepreneur. En 2025, nous espérons atteindre les 100 millions d’euros de chiffre d’affaires et devrions être présents dans 100 pays dans le monde. »