Streamroot, c’est l’histoire de trois copains: Nikolay Rodionov, Axel Delmas et Pierre-Louis Théron, anciens étudiants à Centrale Paris et accros aux séries et aux films.
“Il y a trois ans, le gouvernement américain a fermé toutes les plateformes de streaming illégales comme Emule, Megaupload ou Megavideo. On a donc décidé de créer notre propre plateforme pour pouvoir continuer à regarder nos films sur internet” , se souvient Pierre-Louis Théron, avec une pointe d’accent de Narbonne.
Mais très vite, du haut de leurs 24 ans, les trois amis se trouvent confrontés au même problème que tous les diffuseurs : un streaming de mauvaise qualité. “Il faut bien se rendre compte qu’aujourd’hui la vidéo est partout. Le trafic explose sur internet, tous les diffuseurs veulent en proposer et les clients sont très demandeurs, explique Pierre-Louis Théron, CEO de Streamroot. Mais le public veut une image de qualité: pas pixelisée comme il y a cinq ans, et sans avoir à attendre 10 minutes que le téléchargement se termine” .
Pour ne pas que le réseau soit saturé, il faut une très bonne borne passante (pour faire simple: un tuyau qui permet d’envoyer la vidéo depuis un serveur à des millions de personnes à la fois). Problème: ça coute excessivement cher.
Et c’est là que Streamroot entre en scène: “On a réfléchi et on s’est dit que le mieux serait de créer notre propre technologie pour résoudre ces deux problèmes à la fois: la qualité et le coût, explique Pierre-Louis Théron. Notre solution: utiliser le peer to peer pour éviter la congestion du serveur” . En clair, Streamroot permet de télécharger le flux vidéo depuis la source la plus rapide (un autre utilisateur ou un serveur).
Le trio est passé par l’accélérateur parisien Le Camping (rebaptisé Numa) puis s’envole pour Boston à la rentrée 2014 pour intégrer Techstars. “Contrairement à d’autres start-ups françaises, on s’est tout de suite projeté aux Etats-Unis, raconte Pierre-Louis Théron, aujourd’hui dirigeant du bureau de New York. Le marché est là en matière de plateformes comme Netflix, HBO, Disney et ses filiales. Et tous les partenaires industriels et technologiques sont américains, il était donc nécessaire de s’implanter ici” .
Il y a un an, Streamroot est parvenu à lever 2,5 millions de dollars auprès du français Partech venture et de business angels américains. “On a aussi signé des contrats importants comme Canal+, Eurosport, Dailymotion” , se félicite Pierre-Louis Théron.
Aux Etats-Unis, les retours sont aussi très bons. Un contrat avec un grand nom des médias américains est en cours de finalisation, mais l’entrepreneur ne veut pas en dire plus. Les possibilités sont nombreuses, entre les chaînes de télévision qui développent leur service de replay et les plateformes de visionnage à la demande comme Netflix ou Hulu. “C’est une belle aventure, glisse Pierre-Louis Théron. On a appris beaucoup de choses et on a la chance de ne jamais avoir eu à travailler pour quelqu’un d’autre” .
D’ici quelques mois, Streamroot devrait lancer une nouvelle levée de fonds et ouvrir un bureau à Los Angeles pour se rapprocher de potentiels clients californiens.