Entre les services de vidéos à la demande d’Amazon ou d’Apple et les offres d’abonnements en streaming comme Netflix, StreamNation mise sur un autre modèle: le partage de contenu.
“Ce que nous voulons, c’est re-créer en version digitale, la librairie que l’on avait avant dans son salon”, explique Jonathan Benassaya, le fondateur français de StreamNation. « Avant quand on achetait un DVD, on pouvait le lire sur n’importe quel support et le prêter à ses amis ; ce n’est plus possible aujourd’hui quand on achète une version digitale. Moi je veux changer ça et redéfinir le concept de propriété digitale ».
Jonathan Benassaya est le co-fondateur de Deezer. Après avoir quitté le site de partage de musique en 2010, il s’installe aux Etats-Unis pour s’attaquer à la vidéo. En 2013, il lance StreamNation, une plateforme de stockage spécialement conçue pour les photos et les vidéos. Une fois sauvegardés sur le cloud de StreamNation, l’utilisateur peut consulter ses médias en streaming depuis n’importe quel appareil et les partager avec ses amis, que ce soit des photos, des vidéos personnelles ou des films.
On imagine assez facilement les possibilités qu’ouvre ce système pour faire circuler gratuitement sur internet le dernier blockbuster. Mais Jonathan Benassaya refuse d’aller sur ce terrain: « On ne peut prêter une vidéo qu’à un seul ami à la fois et chaque utilisateur est limité à 100 amis. Et puis on met une protection sur les vidéos pour que les emprunteurs ne puissent pas les télécharger ».
Après le jugement de la Cour Suprême à l’encontre d’Aereo, on comprend que le patron de StreamNation fasse attention à rester dans la légalité. Aereo proposait aux internautes de regarder les programmes télévisés en direct sans payer le moindre abonnement au câble grâce à des petites antennes qui captent le signal transmis dans les airs par les chaînes. Mais la Cour Suprême des Etats-Unis a jugé ce système illégal, obligeant la petite société à stopper son activité.
Plutôt que de se mettre à dos les géants de la télé et l’industrie du cinéma, Jonathan Benassaya espère au contraire nouer des partenariats dans le futur avec ces derniers pour distribuer leur contenu.
Pour cela, il faudra que StreamNation réussisse à attirer un public plus large. La plateforme compte actuellement un peu plus de 80.000 utilisateurs, mais pour l’instant, la grande majorité l’utilise pour conserver et visionner leurs photos et leurs vidéos personnelles.
« Il n’y a que les geeks qui savent comment ripper (NDLR : enlever la protection d’un DVD pour le copier) un DVD pour le mettre sur notre plateforme, admet Jonathan Benassaya, mais l’industrie du cinéma évolue dans le bon sens ».