Après le succès de sa grande exposition à l’Institut du monde arabe à Paris intitulée « Oeuvres monumentales », où il exposait ses « peintures et sculptures d’histoire » sur le thème des révolutions arabes, de la guerre en Syrie et des attentats de janvier à Paris, l’artiste Stéphane Pencréac’h débarque à New York pour une exposition à la galerie Vallois jusqu’au 16 janvier.
Pour sa première grande exposition new-yorkaise, “Perfect present”, l’artiste peintre et sculpteur a voulu présenter des œuvres qui illustrent l’ensemble de son travail. « S’il devait y avoir une exposition idéale pour avoir une idée de mon travail, ce serait celle-là. Elle aborde tous les thèmes et les formes que je traite. » Il a sélectionné plusieurs peintures réalisées ces six dernières années. Les sculptures, elles, sont le fruit d’un travail plus récent, certaines datent des derniers mois.
Mélanger les époques
L’artiste a à cœur de mélanger les époques dans son art, utiliser des formes qui font écho à l’histoire tout en traitant de sujets d’actualité. On retrouve cette idée dans les sculptures qu’il présente à la Galerie Vallois, des sculptures en bronze dont la forme évoque l’art antique, égyptien, mésopotamien et qui traitent de problématiques d’aujourd’hui. « Elles sont à la fois récentes au niveau des références qu’il y a dedans mais ont l’air très anciennes dans la forme, elles donnent l’impression qu’elles ont passé du temps dans la mer, qu’elles sont des artefacts.»
Ainsi, sous ses airs antiques, « la sculpture d’un cavalier romain suivi par un éléphant est à l’image des guerres d’aujourd’hui qui continuent à occuper cette région qui était l’empire romain. C’est une façon de transcrire d’une manière poétique que ce n’a pas changé. »
L’humain et ses passions
Son thème central est l’humain et ses passions. « J’ai toujours travaillé sur les passions universelles, des sujets durs qui touchent à la violence, la sexualité, l’amour, la guerre, les choses qui nous fondent… Aujourd’hui je me focalise plus sur des moments historiques précis. On tend vers la tragédie au niveau international et, pour moi, l’artiste ne peut pas rester dans son coin à ignorer cela. Il faut en parler dans notre art. C’est pour ça que j’ai fait les tableaux sur la révolution arabe notamment ».
Les tableaux qu’il a sélectionnés pour son exposition à New York reprendront cette idée, notamment son œuvre appelée « Déposition » qu’il a réalisée il y a trois ans. « J’ai voulu le mettre dans cette exposition car il a une vraie résonance avec l’actualité des migrants en Europe ». On y retrouve la mer en fond et un corps allongé représenté par un mannequin en plastique qui sort de la toile.
Ce jeu avec les matières est présent dans toutes les toiles qu’il expose. « Le fait de jouer avec la troisième dimension en enlevant ou en rajoutant des choses dans la toile est vraiment à la base de mon travail dans l’espace. Je veux que la toile surgisse au spectateur, qu’il soit projeté dedans grâce à des illusions visuelles ».
Son objectif : provoquer une émotion chez les spectateurs : « La peinture c’est une histoire de projection : on s’identifie ou on se projette, il s’agit de projeter le spectateur dedans».