Patricia Kaas, Jeanne Balibar, Isabelle Otéro, le coup de ciseaux de Stéphane Bragoni a séduit de nombreuses vedettes. Après avoir exercé aux quatre coins du monde et côtoyé le milieu du cinéma, le coiffeur français vient d’ouvrir sa propre enseigne Red Carpet Salon à Coral Gables avec son associée Manuela Morançais.
Sa vocation, Stéphane Bragoni l’a découverte très tôt. À 14 ans, ce Corse d’origine se passionne déjà pour la coiffure. « C’est le côté créatif qui m’a tout de suite intéressé. Je dois aussi avouer qu’à cette époque j’avais une coupe de cheveux affreuse avec une frange très courte. Je me suis alors promis de ne plus jamais imposer cela à un enfant, raconte-t-il avec humour. C’était un vrai traumatisme ».
Après avoir suivi une formation à Paris, Stéphane Bragoni intègre rapidement le groupe Dessange avec lequel il collabore pendant plus de vingt ans. « Cette expérience m’a permis de voyager en Chine, au Mexique et aux États-Unis, indique-t-il. Cela m’a aussi ouvert de nombreuses portes car j’ai eu la chance de travailler sur des plateaux de télévision et sur des tournages de films ».
Au début des années 2000, Stéphane Bragoni est embauché sur le long métrage « And now… Ladies and Gentlemen » de Claude Lelouch avec Jeremy Irons et Patricia Kaas. « Cela m’est tombé dessus par hasard. Patricia Kaas était une cliente Dessange et n’était pas satisfaite de son coiffeur lors du tournage. J’ai été appelé pour le remplacer au pied levé, c’était un vrai défi ». Finalement, la collaboration a tout de suite fonctionné et les tournages se sont enchaînés pour Stéphane Bragoni qui a notamment vu passer entre ses mains expertes tout le casting du film « Avec tout mon amour » réalisé par Amalia Escriva, comme les acteurs Jeanne Balibar et Bruno Todeschini.
« Le milieu du cinéma est exigeant et le coiffeur se doit d’être très réactif et efficace, ce qui assez loin du métier exercé en salon », insiste Stéphane Bragoni qui fait référence à sa collaboration sur le tournage du téléfilm « La Juge Beaulieu » avec Isabelle Otéro. « C’est l’histoire de la descente aux enfers d’une femme de pouvoir après l’assassinat de son fils. J’ai du créer toute une série de coiffures permettant de faire ressentir les différents sentiments exprimés par l’actrice. Cela demande une lecture approfondie du scénario et de longues discussions avec la réalisatrice et l’équipe du film ». Avec eux, se crée d’ailleurs parfois un lien très particulier. « Sur un tournage, je suis la première personne qu’ils voient le matin, explique le coiffeur. C’est comme une famille et je deviens rapidement intime avec eux car je sais être à l’écoute et discret, surtout lorsqu’ils me font des confidences. La coiffure c’est avant tout 60 % de relations humaines et 40 % de talent ».
Aujourd’hui, à 49 ans, Stéphane Bragoni estime qu’il ne lui manquait plus qu’une seule chose à accomplir avant de raccrocher les ciseaux : ouvrir son propre salon de coiffure. « J’ai monté de nombreuses enseignes pour des franchisés et à chaque fois j’ai réussi à avoir des salons qui avaient du succès, il était temps pour moi de franchir le pas ».