“Avant, j’ai créé une start-up de cours de musique à domicile. Puis, je me suis lancé dans le médical car je cherchais un domaine intellectuellement challenging. Je n’y connaissais rien” . Thomas Marchand est tout sourire en ce lundi soir.
Le jeune homme, fondateur de la start-up d’impression 3D dans le secteur médical Biomodex, vient de décrocher la 1ere place du French-American Entrepreneurship Award (FAEA) au Sofitel de New York, synonyme de bureaux offerts, de coaching gratuit et d’un beau chèque de 10.000 dollars.
Pour la start-up du Nancéen, c’est une bonne nouvelle de plus, après une coquette levée de fonds de 3,6 millions de dollars en avril. Soutenue par la BPI en France, Biomodex conçoit des maquettes de simulation chirurgicale imprimées en 3D à partir de l’imagerie médicale. Concrètement, la technologie développée par la start-up “fabrique” un organe à partir des données transmises par le chirurgien. Ce dernier peut ainsi s’entraîner avant de passer au bloc opératoire, réduisant les risques d’erreur et le recours controversé aux organes humains. “En terme de timing, ce Prix tombe bien car cela nous permet d’avoir un peu de notoriété avant d’ouvrir la filiale à Boston, que je vais diriger. Nous avons gagné une dizaine de Prix en France. C’est notre premier Prix américain” , se réjouit le jeune fondateur.
Autre star de la soirée: ArtList, arrivée en 2e position (avec 5.000 dollars de récompense). Lancée il y a un an-et-demi par Kenneth Schlenker, à qui l’on doit aussi les salons artistiques Gertrude, la jeune pousse veut révolutionner le marché de l’art en mettant les acheteurs et les vendeurs directement en relation sur une plateforme, en dehors du marché traditionnel des enchères dominé par les grandes maisons type Christie’s. “Quand on est propriétaire d’un tableau ou d’une sculpture et qu’on veut le revendre, c’est très difficile et ça coûte cher. On voulait leur offrir une solution très simple” , explique Kenneth Schlenker, un diplômé de Sciences Po passé par Google. Avec ce coup de pouce financier du FAEA, le patron voudrait offrir de nouveaux ordinateurs à ses cinq employés ainsi qu’un week-end de team-building. Et après? “On veut capturer dix pour cent du marché de l’art, qui pèse 60 milliards de dollars en transactions annuelles.”
La finale du FAEA, 8e du nom, rassemblait également deux autres start-ups: Keenobby (plateforme d’expériences) et Adotmob (optimisation des campagnes publicitaires sur mobile). Au total, 73 dossiers ont été soumis cette année au concours organisé par le Club 600. Un record. Les gagnants ont été sélectionnés par les 200 membres du public présents ce soir-là, à l’issue du pitch de chaque start-up.
Propos recueillis par Nathalie Bhoyrub et Alexis Buisson