C’est une bonne nouvelle pour tous ceux qui cherchent des stages dans la restauration et l’hôtellerie aux États-Unis : la Chambre de commerce franco-américaine de New York (FACC-NY) vient d’obtenir l’accréditation du département d’État américain pour « sponsoriser » des visas J-1 dans ce secteur. Elle était agréée – la seule de toutes les chambres franco-américaines des États-Unis) pour pratiquement tous les secteurs d’activité mais pas pour Hospitality & Tourism. Elle n’en avait pas fait la demande jusqu’à présent. Or près de la moitié des visas J-1 délivrés l’an dernier par les autorités américaines, tous pays confondus, étaient destinés à des stages en hôtellerie et restauration. « Il était donc important d’obtenir cette accréditation, cela représente un grand potentiel de croissance pour la Chambre », explique Polina Bogdanovitch, la directrice générale de la FACC-NY.
Depuis 53 ans, la FACC-NY consacre une grande partie de ses activités aux stagiaires français. Elle leur permet d’obtenir deux types de visa J-1 : le visa Intern, destiné aux étudiants désireux de faire une année de césure ou un stage d’été, et aux personnes récemment diplômées avec moins d’un an d’expérience professionnelle; et le visa Trainee destiné, lui, aux jeunes diplômés possédant un minimum d’un an d’expérience professionnelle, juniors dans leur carrière.
Le J-1 est considéré comme un programme d’échange culturel par le gouvernement américain – pas un permis de travail – , qui impose ses conditions : il faut qu’un sponsor comme la FACC-NY (il existe des entreprises privées sponsors, en France et aux États-Unis) entre l’entreprise qui va accueillir le stagiaire (host company) et le stagiaire (exchange visitor). « Ce n’est pas la Chambre qui délivre le visa J-1, seules les autorités américaines peuvent le faire, précise Polina Bogdanovitch. La Chambre délivre un document, le DS 2019 (rien à voir avec l’année) après plusieurs semaines de travail pour nous assurer que l’entreprise peut accueillir le stagiaire, que le candidat est éligible et une fois que nous avons reçu toutes les pièces du dossier. » Le DS 2019, le sésame qui permet de prendre rendez-vous à l’ambassade américaine du lieu de résidence pour obtenir le visa.
Six employés, soit la moitié du personnel de la FACC-NY, s’occupent des dossiers de stage. Les autorités américaines accordent des quotas – un peu moins de 1400 visas J-1 à la Chambre – avec l’obligation, pour le stagiaire, de passer au moins 50% du temps, soit 3 jours par semaine, au bureau, en personne. « Pour les sociétés que nous ne connaissons pas encore et qui font appel à nous, nous visitons leurs locaux afin de nous assurer qu’elles peuvent bien accueillir le stagiaire. En dehors de la région new-yorkaise, ce sont les autres chambres de commerce franco-américaines, les “chapitres”, qui prennent le relais ».
Aujourd’hui, si la demande de stagiaires de la part des grandes entreprises implantées aux États-Unis est à peu près la même que celle d’avant-pandémie, celle des petites et moyennes entreprises a fortement augmenté. La nouvelle accréditation est particulièrement bienvenue pour un petit groupe comme Angelina Paris. Le directeur des Opérations de l’enseigne de salons de thé/chocolat chaud, Anthony Battaglia, se félicite de pouvoir désormais passer par la FACC-NY. Avec cinq stagiaires dans ses deux boutiques à New York et des projets d’ouvertures en vue, il y voit un moyen « plus simple » (Angelina Paris est membre de la Chambre) et surtout « moins cher, de l’ordre de 1000 dollars de moins par rapport aux autres sponsors » pour faire venir les stagiaires. « Beaucoup moins cher avec les mêmes avantages », souligne cet ancien stagiaire de Daniel Boulud et de Maison Kayser, lui-même passé par les deux types de visa J-1 au début de sa carrière.
Les frais demandés par la FACC-NY sont de 1250 dollars pour le J-1 Intern, 1500 dollars pour le J-1 Trainee et 2000 dollars pour les VIE, le programme de stages de Business France (qui n’est pas un sponsor de visas). « Nous offrons un véritablement accompagnement des stagiaires », souligne la dirigeante de la FACC-NY. La Chambre s’assure notamment que le montant de la rémunération (elle n’accepte pas les offres de stage non « dédommagé ») corresponde, à minima, au salaire minimum local (15$/heure à New York par exemple) et prévoit de nombreux évènements networking.
Un encadrement dont Émelyne de Saboulin Bollena dit avoir beaucoup bénéficié. Actuellement en stage chez Hermès, la jeune femme de 27 ans est passée par la FACC-NY pour son premier stage Trainee de 18 mois au sein de la banque CIC. « J’ai toujours eu un bon contact avec la personne qui s’occupait de mon dossier – toujours la même du début à la fin, précise-t-elle. Dès que je posais une question, j’avais toujours une réponse super rapide et j’ai été bien préparée pour l’entretien à l’ambassade. Leurs évènements m’ont permis de rencontrer des personnes qui, aujourd’hui, sont des amis. Je suis allée voir par exemple un match de football américain de l’équipe de Columbia University, intéressant du point de vue culturel. Je ne l’aurais sûrement pas fait sans la FACC ».
La Chambre permet aux stagiaires de rencontrer de nombreux professionnels mais ne met pas en contact aujourd’hui les entreprises qui offrent des stages et les Français intéressés par le programme J-1 aux États-Unis. « Depuis la fin de la pandémie, nous développons notre offre sur notre plateforme CareerConnect. Nous allons également avoir un nouveau site où il y aura un job board spécifique pour le J-1, et un autre pour les entreprises à New York qui recherchent des locaux dans la communauté, conclut Polina Bogdanovitch. Sans faire le matching directement, nous avons vocation à devenir une ressource pour les entreprises qui recherchent des stagiaires venant de France. »
FACC-NY, 33 W 46th Street, Suite 800 New York – Tel. (212) 867-0123. Lien ici vers le webinaire du 26 mars 2024 consacré aux J-1.
Club V.I.E association fondée par Lauriane Blanc regroupant les VIE dans le monde, J-1 actifs et anciens.