Dans son dernier film “Marie’s story”, Jean-Pierre Améris brosse le portrait de Marie Heurtin, une adolescente née sourde, muette et aveugle, poussée vers le monde par une sœur à la dévotion sans bornes. Un film humble et sans fard, avec l’espoir et la volonté comme fils conducteurs. Le film sort en salle à New York le vendredi 1er mai, aux Lincoln Plaza Cinemas, et le mercredi 29 mai au Laemmle Royal de Los Angeles.
L’histoire n’est pas sans rappeler celle de l’Américaine Helen Keller, dont l’autobiographie est l’une des plus lues dans le monde. Elle aussi était née, en 1880, avec les mêmes handicaps. La jeune française Marie Heurtin, née seulement cinq ans après cette dernière, est placée dans un couvent des environs de Poitiers. Contre toute attente, grâce à la poigne et la patience de la sœur Marguerite qui la prend sous son aile, la jeune fille de 14 ans apprend la langue des signes, et découvre peu à peu le monde qui l’entoure.
Depuis la première scène où l’adolescente arrive au couvent en sauvageonne sale et apeurée, jusqu’aux premiers échanges de signes entre les deux femmes, on assiste, curieux, à de longs mois d’apprentissage avec tout ce qu’ils comportent d’hystérie et de découragements. Le temps semble long, et les progrès minimes, presque qu’inexistants. Mais c’est sans compter la persévérance de la sœur Marguerite et sa foi à toute épreuve. Peu à peu, on finit par entendre raisonner les premiers éclats de joies, et voir se tisser à l’écran la relation fusionnelle qui liera à vie Marie et sa tutrice.
Loin d’en faire des tonnes, le scénario de Jean-Pierre Améris distille quelques belles séquences, principalement portées par la fraicheur des deux actrices. Le jeu du duo Carré-Rivoire (Ariana Rivoire, sourde-née, joue ici son premier rôle) est juste, nuancé, et le film en devient touchant de sincérité.