Quand on a passé une bonne partie de sa vie à faire la promotion du vin et de ceux qui le font, il est sans doute logique d’avoir envie de mettre les mains dans la barrique. Marianne Fabre-Lanvin a fait le grand saut. Spécialiste des relations publiques, notamment pour de grandes marques de vin françaises, ancienne directrice de la maison Languedoc-Roussillon à New York, elle avait, dit-elle, « ce fantasme de faire mon propre vin ». Elle s’est lancée avec un ami d’enfance, Thomas Delaude.
Pour la Française, le lancement de Souleil a été une aventure, mais pas une découverte. Outre son expérience dans la promotion du vin, notamment à la tête de son agence de relations publiques (MFL&Co) basée à New York, elle est aussi sommelière certifiée. Et puis il y a l’héritage familial: tout comme son co-fondateur, elle avait un grand-père qui possédait des vignes, dans l’Aude. « On voulait faire notre ‘house wine’, dit-elle, être vraiment impliqués ». Le raisin est produit par un propriétaire du sud de la France qui cultive en bio depuis plus de 40 ans. Mais insiste-t-elle, « c’est Thomas et moi qui choisissons les jus, puis supervisons l’assemblage ».
Le résultat: 3 vins, un blanc, un rosé et un rouge, vendus à prix modérés (16$ la bouteille) et encensés par la critique. Le rosé et le blanc notamment récoltent d’excellentes notes de la part des Wines Spectators et autres James Suckling (importantes distinctions pour le marché américain). Et comme s’y est ajouté une couverture presse abondante depuis le lancement il y a deux ans -l’attachée de presse connait son métier…-, le succès est au rendez-vous. Les quelque 70,000 bouteilles produites lors des dernières vendanges se sont écoulées principalement aux Etats-Unis, ainsi que sur quelques marchés européens.
Apéro et nettoyage de plage
Parce que les deux co-fondateurs sont deux enfants de la Méditerranée, ils ont voulu faire un vin tourné vers la mer, et le soleil. Pas seulement parce-que les vignes sont cultivées avec vue sur mer, mais aussi parce que ces vins sont faits pour l’apéritif ou des dîners en terrasse. Le marketing, du coup, a aussi le goût salé des soirées d’été. L’univers visuel très seventies (“hommage à la décennie de notre naissance”) et les belles étiquettes créées par la directrice artistique Anna Polonsky, une autre Française de New York et amie de Marianne Fabre-Lanvin. « Parce que c’est un projet de deux copains, on a choisi de travailler avec des copains ».
Et puisqu’il s’agissait dun « passion project », ils ont tenu à associer une cause. Ce sera, logiquement, la protection des océans. Une partie des bénéfices est reversée à plusieurs associations oeuvrant dans ce domaine et la marque organise régulièrement des évènements de nettoyage des plages qui se terminent, forcément, en apéritif les pieds dans l’eau. Le prochain -et premier aux Etats-Unis- a lieu dimanche 25 juin sur la plage de Rockaway, à Queens, en partenariat avec Jamaica Bay-Rockaway Parks Conservancy et l’hôtel Rockaway qui, après le nettoyage de la plage par les volontaires, accueillera un apéro en musique à partir de 6pm (réservations ici; les recettes reviendront au Jamaica Bay-Rockaway Parks Conservancy).