C’était devenue une nécessité, voire même un besoin vital. Depuis sa création en octobre dernier, l’association SOS French in Texas s’active à résoudre les cas de Français en situation critique, qu’ils soient aux prises avec la dépression, des problèmes financiers ou dans des situations de violences conjugales.
Née en pleine pandémie sous l’impulsion du Consul de France Alexis Andrès et du conseiller consulaire Jean-François Bonneté, cette organisation apolitique et laïque a été fondée car la cartographie de la communauté française a bien changé depuis ces cinq dernières années. Certaines grandes entreprises sur place ont réduit la voilure, et reclassés des généreux contrats de travail d’expatriés (avec tous les avantages qu’ils comprennent) en contrats locaux. Des changements qui ont pu provoquer un séisme structurel dans les familles. « C’est une réponse aux besoin de cette communauté qui a subit à répétition les attaques extérieures comme la crise du pétrole, la crise économique, l’augmentation de la fréquence des ouragans, les intempéries hivernales et bien sûr la crise sanitaire », explique Jean-François Bonneté conscient de remplir pleinement son rôle d’élu.
Son utilité a même conduit le gouvernement français a dotée cette nouvelle structure d’une subvention de départ (10 000 euros) pour les victimes du Covid 19. L’association présidée par Fabrice Buron et ses 12 volontaires, couvre tout le Texas avec des représentations à Austin et à Dallas. Mais son champ d’action va au-delà des frontières de l’État car elle prend en charge les cas en Oklahoma, en Louisiane et en Arkansas, s’appuyant sur le maillage consulaire.
Récemment son implication a permis de régler un cas critique en Oklahoma. « Il y a une accélération de la libération de la parole. Nos bénévoles ont une grande écoute et assistent les personnes au plus près, 24 heures sur 24. Chaque situation est unique et l’approche est très personnalisée. On essaye de trouver la bonne réponse », déclare Émilie Roux, responsable de la communication.
Sur six mois, une vingtaine de cas se sont présentés, 15 ont été résolus et six sont en cours de traitement. Ce qui donne de la force à l’équipe pour remonter au front et continuer le combat. Deux cas de détresse assez grave et un de violences conjugales ont trouvé une issue avec l’aide d’experts, d’avocats, de médecins sur lesquels se repose l’association. L’assistance peut-être aussi juridique, financière ou administrative. Cela va de l’entraide pour faire valoir des droits à un soutien ou une aide psychologique. « Certaines situations sont dignes d’un thriller. On pare au plus pressé. L’apparition de la Covid 19 a engendré une escalade de problèmes plus graves mettant en péril certains de nos concitoyens », renchérit François Buron qui accueille toutes les bonnes volontés pour faire grandir son réseau.
Lucide sur la difficulté à le développer, il compte aussi sur l’appui d’intervenants professionnels à titre gracieux, sur des dons privés mais aussi songe à faire appel aux grands groupes par le biais d’une levée de fond. Une démarche charitable qui permettra de palier au dénuement et à la souffrance de certain(e)s.