Les 11 et 12 octobre 1986. Deux figures historiques s’affrontent lors d’un bras de fer, afin de décider du sort de l’armement nucléaire dans leurs pays respectifs.
Trente années se sont écoulées depuis le sommet de Reykjavik. A l’occasion de cet anniversaire, le journaliste et fondateur de l’agence de presse France USA Media (Los Angeles), Guillaume Serina, publie son essai historique Reagan – Gorbatchev, le jour où ils faillirent renoncer à l’arme nucléaire.
Dans ce thriller historique bien ficelé, le lecteur est plongé dans les dernières années de la Guerre froide. Le journaliste ressuscite, minute par minute, cette partie de poker à huis clos. “Je raconte leur dialogue textuellement, rien n’est romancé. Il y a eu des moments d’espoir, mais aussi d’émotion. C’est le cas lorsque Mikhaïl Gorbatchev propose à Ronald Reagan d’éliminer totalement l’arme nucléaire dans les dix prochaines années. Sous pression, le président américain refuse. Et au dernier moment, au bord des larmes, Mikhaïl Gorbatchev lui propose de retourner à l’intérieur pour rediscuter, mais Reagan n’a pas pu. Il est passé à côté de l’Histoire” , retrace Guillaume Serina.
Une rencontre inattendue avec Mikhaïl Gorbatchev
Afin de relater les coulisses de ce “rendez-vous manqué” , Guillaume Serina a fouillé dans les archives nationales durant un an et demi. “Nous avons la chance d’avoir la bibliothèque Ronald Reagan à Los Angeles. J’ai donc eu accès aux archives de la Maison Blanche et des affaires étrangères” , révèle-t-il, précisant qu’il les a comparées aux documents d’archives soviétiques.
Le récit est enrichi d’interviews d’anciens conseillers mais aussi de la rencontre exceptionnelle avec Mikhaïl Gorbatchev. “Ce fut un moment assez incroyable dans ma carrière. Il est le dernier président de l’URSS et le prix Nobel de la paix” . Il s’est rendu à Moscou, sans rendez-vous, “le président” étant malade. Mais il a eu la chance d’échanger quelques minutes avec lui, à sa fondation. “Il m’a notamment donné son testament sur Reykjavic que j’ai intégré au livre.”
Cet ouvrage est celui d’un passionné d’histoire américaine, titulaire d’un Master dans ce domaine. “J’ai suivi la chute du Mur de Berlin en direct, c’est ce qui m’a ensuite donné envie d’être journaliste” , confie Guillaume Serina. Et son amour pour l’investigation, l’histoire et la politique ne s’est pas estompé, puisqu’il a déjà publié deux livres depuis son installation à Los Angeles, il y a 10 ans : Obama face aux neuf plaies de l’Amérique et Barack Obama ou le nouveau rêve américain.
Un idéaliste engagé
Le journaliste, partisan d’un monde sans arme nucléaire, termine l’ouvrage sur les 71 ans de la catastrophe d’Hiroshima. Guillaume Serina s’y est rendu en compagnie de deux survivants; un moment gravé dans sa mémoire. “Dans le parc mémorial, il y a une flamme qui ne s’éteindra que le jour où il n’y aura plus d’arme nucléaire dans le monde. Ainsi, le livre se termine sur une note d’espoir” .
Il espère que ce livre relancera le débat, et que les citoyens se saisiront de la question nucléaire. “Nous ne sommes plus dans un monde bipolaire, mais multipolaire où le facteur risque est gigantesque, d’autant que le maintien de l’armement coûte cher. Plus j’avançais dans mes recherches, plus j’étais convaincu qu’il fallait faire un chapitre pour sensibiliser les gens à cette question.” Sa contribution ne s’arrête pas là, puisque Guillaume Serina va participer à un colloque sur le sujet à l’Assemblée nationale à Paris, le 23 janvier. Il est aussi en discussion pour traduire le livre en anglais et en russe à la rentrée 2017.
Passionné par ce sujet, ce nerd d’histoire planche déjà sur un autre projet littéraire. Il hésite alors entre un essai historique sur la même période ou une investigation sur les armes nucléaires.