Gautier Coiffard n’en revient toujours pas. Depuis l’ouverture de L’Appartement 4F, la boulangerie que le Français et sa femme américaine Ashley Breest ont ouvert en mai à Brooklyn Heights, les produits partent comme des petits pains. « Nous sommes sold out tous les jours, explique-t-il un vendredi après-midi, alors que trois personnes s’affairent en cuisine pour préparer la fournée du lendemain. « On ouvre le matin à 8 heures, mais on a une file d’attente qui se forme dès 7h15. Il y a même des disputes car certains essaient de doubler ! »
Il le reconnaît, ce succès le prend de court. « On pensait que ça allait marcher, mais pas autant ». D’autant qu’il y a trois ans, il était loin de se douter qu’il aurait sa propre boulangerie. Avant le début de la pandémie, il était ingénieur en informatique. Il a décidé de lancer dans le pain par curiosité fin 2019. Puis, la crise sanitaire est arrivée. Avec les posts d’Ashley sur Instagram, et l’aide de quelques influenceurs, le bouche-à-oreille fait son chemin et les commandes affluent. Au point où le couple franco-américain transforme son appartement de Cobble Hill – le fameux appartement 4F – en véritable cuisine et espace de stockage.
Alors qu’ils envisagent de s’installer dans une cuisine commerciale, un ami-client dans la finance regarde leurs chiffres de vente et les convainc d’ouvrir un espace à eux. Au même moment, la Brooklyn Heights Association, une association de riverains du quartier historique du Brooklyn Heights, les contacte pour les inviter à s’installer sur Montague Street, une artère frappée de plein fouet par la crise sanitaire et que le groupe cherche à revitaliser.
Baguettes, croissants, pains au chocolat, sandwiches, miels, cookies : le menu de L’Appartement 4F est simple et efficace. L’espace est composé d’un étage supérieur avec une vingtaine de places assises. Des présentoirs et une petite cuisine se trouvent au rez-de-chaussée. Le patron a initié une demande de licence d’alcool. « Les clients viennent de partout. Même du Connecticut », explique Gautier Coiffard. Son business a touché une enveloppe de 15 000 dollars à dépenser dans des publicités sur les chaînes câblées de Spectrum.
Un mois après l’ouverture, le Français emploie dix personnes, mais il prévoit de recruter pour accroître la production… et souffler un peu. « Je ne dors pas beaucoup ! »