Ce qui surprend le plus quand on passe la porte de Soho Places, c’est le calme. Ici, pas de table de ping pong ou de stand de console de jeux pour se détendre entre deux rendez-vous. Virginie Glaenzer, à l’origine du projet, a souhaité un espace différent des co-working “à l’ambiance de fraternité étudiante bruyante“.
Soho Places (Small Office Home Office) a ouvert en décembre dernier, en plein coeur du quartier éponyme. “C’est en fait presque un hasard, sourit Virginie Glaenzer, puisqu’on avait quasiment signé pour un local dans le Chrysler Building”. Au rez-de-chaussée d’une ancienne galerie d’art à l’abandon, la Française a installé 40 postes de travail, répartis dans des alcôves insonorisées et équipées de banquettes confortables. “Le principe de Soho Places est de proposer des places à l’heure que l’on peut réserver“, explique cette Française installée depuis 22 ans aux Etats-Unis. Il existe une formule à 6 dollars pour une heure, un day pass de 4 heures pour 24 dollars et une formule flexible de 20 ou 40 heures par mois.
Pour le moment, les clients sont des free-lancers qui travaillent surtout chez eux mais qui ont besoin de se concentrer quelques heures ou d’un endroit calme pour rencontrer des clients: “Ce sont des personnes qui n’ont pas envie de se retrouver dans un café ou dans un lobby d’hôtel“. Virginie Glaenzer a également identifié des étudiants, des “business on the go” et des “wanna be entrepreneurs” qui viennent en dehors de leurs heures de bureau pour réfléchir à un concept.
La fondatrice de Soho Places a placé un tableau à l’entrée de son espace où chacun est libre de proposer ses compétences en échange de celles d’un autre membre. “Je connecte les gens quand il y a un match“, explique-t-elle.
L’entrepreneuse, ancienne directrice marketing, avait observé avec enthousiasme la création des premiers espaces de co-working à San Francisco et New York, mais elle s’est rendue compte que le modèle le plus répandu ne coïncidait pas forcément avec la demande de tous les clients potentiels. “J’aime l’idée d’un espace silencieux où l’on vend du temps, où on peut être concentré”, soutient Virginie Glaenzer. Pour autant, pas question de transformer le lieu en bibliothèque: les coups de fil sont bien entendu autorisés, ainsi que le travail en groupe. “Les alcôves sont phonétiquement équipées pour absorber les sons et garantir la confidentialité”. Après deux mois d’activité, Virginie Glaenzer pense déjà à ouvrir de nouveaux espaces à Manhattan.