« 40% des moins de 25 ans veulent devenir créateurs de contenus sur les réseaux sociaux (Youtuber, Instagrammer etc.) » Redouane Ramdani CEO, Anas Bouassami COO et Pierre-Habté Nouvellon CTO ont su prendre au sérieux les aspirations des générations Z et Alpha. Avec leur start-up Snipfeed, ils fournissent aux créateurs une boîte à outils pour les aider à monétiser leurs contenus. « Aujourd’hui c’est un peu comme si les réseaux sociaux étaient des rues commerçantes et les comptes des magasins. Mais dans ces magasins, il n’y a pas de caisse, pas de produit. C’est justement ce qu’on fournit aux créateurs », décrit le CEO.
Snipfeed se greffe aux réseaux sociaux à l’aide d’un lien qui redirige vers un mini site personnalisable. « Nos utilisateurs ne sont pas des célébrités, ou des influenceurs qui se contentent de poster des photos. Ce sont des gens qui sont experts dans leur domaine que ce soit la musique, le fitness, l’humour… » Et la plateforme leur permet donc de se professionnaliser, de réinventer leur métier, et de vendre.
La start-up annonce aujourd’hui une levée de fonds de 5 millions de dollars auprès de fonds américains (CRV, Abstract Ventures, Crossbeam, ID8 Investment et ISAI). Ainsi que de business angels du secteur comme Eric Schiermeyer (co-fondateur de Zynga et
MySpace) et Michael Ovitz, agent de comédiens américains et co-fondateur de la Creative Artists Agency.
Les trois cofondateurs se sont rencontrés sur les bancs de UC Berkeley il y a quelques années. « On avait un même intérêt pour l’éducation, on réfléchissait à des manières de la rendre accessible au plus grand nombre puis notre projet a évolué », précise Anas Bouassami. Après une première version de Snipfeed comme chatbot agrégateur d’informations, ils pivotent l’an dernier. « On avait ajouté l’option pourboire sur les contenus des créateurs. Et on s’est aperçu que ça les intéressait beaucoup », se rappelle Redouane Ramdani. L’équipe, aujourd’hui entre Paris et LA, prend conscience du potentiel de cette idée. Et décide de se lancer, en laissant leurs million et demi d’utilisateurs derrière eux.
Voilà Snipfeed membre d’un nouvel écosystème, celui de la «passion economy» où « l’individualité prime » (contrairement aux travailleurs interchangeables de la gig economy), puisque chacun fait de sa passion sa principale source de revenu. « Aujourd’hui, il y a plus de 250 millions de gens qui ont plus de 10 000 followers cumulés sur Twitter, Youtube, Instagram etc. et c’est sans compter TikTok, Clubhouse et autres plateformes pour lesquelles il y a moins de données… le marché est gigantesque », s’enthousiasme Redouane Ramdani.
Snipfeed propose trois types de monétisation. « Le premier c’est la vente de contenus exclusifs : par exemple des clips pour une artiste, un ebook pour un diététicien. On propose aussi de recevoir des dons. »
La 2ème ? Monnayer les interactions. « Soit en direct, par exemple on prend rendez-vous avec un designer pour des recommandations de décoration, on peut lui montrer l’espace, discuter. Ou différé – on pose une question et le créateur répond dans les 7 jours avec des conseils personnalisés. On a des astrologues qui font plus de $1000 par jour comme ça. »
Enfin, « la dernière verticale c’est tout ce qui est commerce, on s’intègre avec des plateformes sur Shopify. Mais dans le futur on voudrait leur permettre de vendre directement sur Snipfeed. »
Les trois startupers pensent leur plateforme comme le parfait allié de ces entrepreneurs de demain et voient grand. « Sur le long terme on s’imagine comme le Shopify des créateurs de contenus sur les réseaux sociaux. Shopify est valorisé à plus de 100 milliards de dollars, nos ambitions sont similaires. » Sans pour autant renoncer à leurs idéaux initiaux. « Finalement l’éducation passe aussi par les créateurs de contenus, qui nous apprennent à investir, cuisiner, ou même déclarer nos revenus… »