“Il n’y a pas de vents favorables pour celui qui ne sait pas où il va” nous enseigne le philosophe Sénèque.
Force est de constater qu’en matière industrielle, la France a perdu tout cap au cours des dernières années. Alors que le gouvernement Ayrault a commandé au capitaine d’industrie Louis Gallois une revue stratégique de l’appareil industriel hexagonal, les Français de l’Etranger, par l’intermédiaire du premier think tank leur étant dédié, Génération Expat, se devaient d’apporter leur contribution à cette réflexion.
Lorsque Génération Expat fut porté sur les fonts baptismaux en juin, l’objectif était non seulement de participer aux débats spécifiques aux Français résidant à l’étranger, mais aussi d’apporter notre contribution aux grandes réflexions hexagonales sous le prisme particulier de nos riches expériences de par le monde. Après de nombreuses publications dans les médias nationaux (La Tribune, L’Express), c’est désormais chose faite avec la parution d’un premier rapport de 45 pages en amont du rapport Gallois, exprimant le point de vue de Français résidant en Grande-Bretagne ou aux Etats-Unis, et directement remis à M. Montebourg.
Constructif, ce rapport s’inspire amplement du récent renouveau industriel aux Etats Unis. Par le truchement d’une énergie peu chère (gaz de schiste), de nouveaux partenariats publics-privés (secteur automobile), et d’une forte volonté d’Etat-stratège (à rebours des antiennes interventionnistes à tout crin et keynésiennes françaises), l’industrie américaine a su renaitre de ses cendres.
La France doit reprendre le contrôle de son destin industriel et sa dérive face à nos concurrents n’est pas une fatalité inéluctable. Avant même de remettre à plat le modèle français, nous pouvons enrayer cette désindustrialisation en traitant immédiatement deux problèmes: le manque de financement et l’absence de travail de prospective, notamment sur les secteurs de spécialisation. Sur le premier point, nous proposons, à l’instar des Business Development Corporation américaines (American Capital, Apollo Investment Management), de créer un cadre légal pour de nouvelles sociétés de crédit industriel venant financer l’expansion des plus grosses PME. Sur le second, il est impératif de mettre en place un Conseil de la Prospective pour piloter les grands axes de notre recherche en liaison avec nos ambitions industrielles. Notre rapport est jalonné de mesures concrètes sur ces deux domaines qui ne demandent qu’une impulsion du politique et une collaboration privé (entrepreneurs)/ public.