Dans la salle aux immenses baies vitrées donnant sur Manhattan, une musique entraînante retentit, une jeune femme se lève et se déhanche en rythme. Pendant cinq secondes, le public est médusé mais se prend au jeu et applaudit avant de se lever et de participer à la danse.
La jeune femme s’appelle Michelle Poler, elle est speaker et fondatrice du ‘Hello Fear Movement’, une initiative qui invite chacun à lutter contre ses peurs. Ce soir-là, elle est invitée par She For S.H.E (Sharing, Helping, Empowering), une communauté de femmes francophones à New York. Une cinquantaine de personnes sont présentes pour l’écouter. Certaines sont mamans, parfois grands-mères, d’autres sont célibataires, certaines travaillent, d’autres pas encore.
Réfléchir, apprendre, partager dans une ambiance détendue, c’est le concept de She for S.H.E. Objectif: rassembler les femmes francophones de New York autour d’activités, comme des ateliers, des sessions de networking, des rencontres et des discussions. “J’ai toujours aimé organiser des événements, mettre en relation des gens“, raconte Valérie-Anne Demulier, la Belge de 29 ans, ancienne avocate au Luxembourg, qui a lancé ses rendez-vous. Elle est arrivée à New York en avril 2015.
Quand elle n’est pas en train de réfléchir à son prochain événement, Valérie-Anne Demulier travaille depuis pour une société de services. “J’ai très vite eu besoin de me trouver un réseau d’amis ici et grâce à un blog d’expat, j’ai rencontré pas mal de monde“. Lui vient alors l’idée de mettre ses connaissances en relation autour de soirées à thème.
Si la première réunion s’est tenue à dix dans le salon de Valérie-Anne Demulier, il a très vite fallu trouver d’autres solutions, les invitations sur les réseaux sociaux et le bouche à oreille ayant très bien fonctionné. Atelier chocolat, méditation, rencontre avec une entrepreneuse: les rendez-vous (environ trois par mois) sont divers, de quoi satisfaire un large public. Un public exclusivement féminin, par choix, assume la fondatrice de She for S.H.E: “Je pense que quand des hommes sont présents, certaines femmes osent moins s’exprimer et restent plus en retrait ou font plus attention à ce qu’elles disent. Entre femmes, on est bienveillantes“. Et de préciser: “Ce n’est pas parce qu’on est entre femmes qu’on parle coiffure et manucure, ce n’est pas le but“.
Et de fait, les rencontres sont propices à de nouvelles amitiés voire à des changements de carrière. “Une participante m’a envoyé un message pour me prévenir qu’après une soirée discussion elle avait décidé de changer de vie et donc de démissionner, ce qui lui a fait le plus grand bien“.
Un an et demi après le lancement de sa communauté, Valérie-Anne Demulier est encore agréablement surprise du succès de son inititative. “New York m’a ouvert les ailes et a révélé un potentiel chez moi que j’ignorais“. Prochain rendez-vous: le 28 juin.