La vingtième édition du Festival du Film Documentaire de San Francisco (SF DocFest) s’est ouverte au début du mois. Le long-métrage français L’île des perdus (Lost and Found in Paris), réalisé par Laura Lamanda et produit par François Farellacci, fait partie de la programmation. D’abord diffusé en Italie au Festival dei Popoli fin 2020 (où il a été primé deux fois), puis en France au Festival International de Films de Femmes en avril dernier, le film sera pour la première fois projeté aux Etats-Unis ce vendredi au Roxie Theater. Il raconte, au service des objets trouvés de la capitale, l’attente, l’espoir, la peine et la joie d’individus en quête de ce qu’ils ont égarés.
La perte, Laura Lamanda en a, comme beaucoup d’autres, elle-même fait l’expérience. En 2016, lorsqu’elle quitte Rome pour s’installer à Paris, bon nombre de ses affaires personnelles disparaissent dans le déménagement. Elle vit un « petit deuil » pour chacune d’entre elles. Lorsqu’elle perd (puis retrouve) son ordinateur, un sentiment de gratitude l’envahit : « Je me suis sentie bien accueillie, comme aidée à vivre cette transition. J’ai commencé à nourrir une fascination pour le service des objets trouvés. Par opposition à la violence des métropoles, j’ai découvert une île, au cœur de la ville, où la fragilité des personnes est prise en compte. J’ai eu envie d’aller à la rencontre des autres usagers, cette foule de perdants, mais aussi de partager les réflexions de ceux qui travaillent rue des Morillons et sont confrontés chaque jour aux traces que nous laissons dans la ville. »
L’île des perdus est également à l’affiche du Festival du Cinéma Documentaire Méditerranéen en Tunisie (DocuMed) jusqu’au dimanche 20 juin, et sera projeté en août au Festival International du Film de Rhode Island (RIIFF).
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