Ils ont rêvé de New York, ont envisagé puis organisé leur expatriation et… cela ne s’est pas vraiment passé comme prévu. Depuis un an, des milliers de Français ont connu l’expérience peu commune de déménager dans la Grosse Pomme en plein milieu d’une pandémie. « Nous n’étions pas sûrs que cela marche jusqu’au dernier moment, en raison des restrictions. Nous sommes arrivés dans un aéroport vide », raconte Sophie.
Ces Français qui ont réussi à obtenir le précieux visa en temps de Covid -probablement moins nombreux que ceux qui ont dû surseoir à leur projet– ont trouvé une mégalopole totalement endormie : « Nous avons décalé notre arrivée et sommes arrivés le 1er juin dans une ville complètement à l’arrêt, mais avec une épidémie mieux maîtrisée qu’au cours des trois précédents mois », raconte Richard. Le sentiment étrange de débarquer dans une ville mythique, qui n’est pourtant que l’ombre d’elle-même. « Nous sommes arrivés à New York en famille au mois de septembre dernier. Nous ne connaissions qu’en tant que touristes et l’avons trouvée très calme par rapport à nos visites précédentes. Les magasins ‘out of business’, l’absence de spectacles à Broadway, les activités nocturnes réduites… font que New York n’était plus vraiment New York », relaie Anne-Bénédicte.
Découvrir la ville sans les touristes
Les expatriés fraîchement installés ne se sont pas laissés abattre pour autant. « Nous en avons tout de suite trouvé les bons côtés, avec des visites dans les musées ou dans les sites touristiques presque privatisées (statue de la Liberté, Ellis Island…), la possibilité de se déplacer à vélo très facilement, ou encore moins de bruit dans les rues », ajoute Anne-Bénédicte.
Spécialisée, comme son nom l’indique, dans l’accueil des nouveaux arrivants, l’association Accueil New York (ANY) a du coup joué un rôle primordial pour certains de ces nouveaux expats. Alors que les opportunités de sortie et la vie culturelle étaient réduits à néant, l’ANY a organisé nombre d’événements en présentiel et en extérieur, comme des cafés d’accueil, des pique-nique à Central Park, ou encore des visites thématiques de quartier. « Dès mi-juillet, j’ai commencé la marche des Perdrix à Central Park les lundis, ce qui m’a tout de suite permis d’échanger avec d’autres expatriées à New York de plus ou moins longue date », explique Sophie.
Moins de contacts locaux
Une solidarité qui a aussi donné lieu à des opportunités professionnelles : « Une des membres que j’ai rencontrée m’a permis de me mettre en relation avec une association d’artistes et j’ai pu ainsi faire ma première exposition photos dès début décembre », se réjouit Sophie. Seul petit bémol, les Français n’ont pas eu autant d’occasions de nouer contact avec des locaux dans cette dernière année. « J’ai rencontré peu d’Américains et mon anglais n’a certes pas beaucoup progressé. Mais je garde un très bon souvenir de cette année », estime Alix. Bonne nouvelle pour ces Français en quête de découverte new-yorkaise: New York rouvre officiellement ses portes le 1er juillet, date à laquelle tous les événements et rassemblements, en intérieur comme en extérieur, seront désormais autorisés.