Publié le 6 mars 2023. Mis à jour le 20 août 2023.
Vous en avez toujours rêvé : partir vivre à l’autre bout de l’Atlantique avec votre plus fidèle compagnon à poils. Vous vous voyez déjà parcourir fièrement les rues de San Francisco avec votre chien ou cocooner avec votre chat dans votre studio new-yorkais. Mais rien qu’à l’évocation de la montagne de paperasse à ajouter à votre to-do list, et des galères sur place, vous déchantez. Pas de panique, nous sommes là pour vous donner quelques conseils afin de réussir votre expatriation avec votre animal.
Avant de quitter le territoire, vous devez préparer son passeport. Le plus simple est encore de vous rapprocher de votre vétérinaire quelques semaines avant votre départ. Il va déterminer si votre animal est en bonne santé pour voyager et s’il répond aux règles imposées par les États-Unis. Heureusement pour nous : « La France est indemne de la rage, et la puce électronique est obligatoire. Vous n’aurez donc aucun problème pour partir aux États-Unis, sauf si vous avez voyagé avec lui dans un autre pays », explique Adélaïde Harrington, vétérinaire depuis plusieurs années aux États-Unis.
Si vous êtes de la team chat, les choses sont donc assez simples. La vaccination contre la rage n’est pas obligatoire. Néanmoins, elle est fortement recommandée par les vétérinaires. Il vous fournira également un certificat sanitaire international qui indique que votre chat est prêt à partir.
Si vous envisagez de voyager avec votre chien, les États-Unis sont plus stricts et les contrôles plus fréquents. Selon le CDC (Centers for Disease Control and Prevention), plus de 100 pays dans le monde ne contrôlent pas l’évolution de la rage. Pour éviter le retour de la maladie, les États-Unis refusent l’entrée d’environ 300 chiens par an. Son carnet de santé doit donc être à jour : son dernier vaccin antirabique doit dater de moins de 45 jours avant le départ. Sans oublier de demander le fameux certificat de santé au vétérinaire, indiquant son numéro d’identification.
Selon les États, vous devrez également fournir d’autres documents. Vous trouverez toutes les informations sur le site de la USDA. Le Docteur David Clark, vétérinaire et professeur en Californie, recommande d’autres vaccins pour s’assurer une entrée sur le sol américain : « Vous pouvez vacciner votre chien contre le Distemper canin, le Parvovirus canin, l’Adénovirus canin et Bordetella bronchiseptica. Selon la région et l’activité du chien, la vaccination contre Leptospira et la maladie de Lyme doit aussi être envisagée. »
« Choisissez bien votre compagnie, c’est déterminant ! », conseille Adélaïde Harrington. Avant même d’acheter vos billets d’avion, vous devez regarder les conditions de vol pour votre animal et choisir la compagnie en conséquence. La plupart autorisent les animaux en cabine à condition de respecter un certain poids et une certaine taille. En cas de surpoids, il ne pourra pas vous accompagner – pour éviter toute déception, une petite pesée s’impose la veille.
Les règles sont un peu plus spécifiques pour les chiens. Les compagnies n’acceptent pas toutes les races en cabine. « Plusieurs compagnies refusent désormais les chiens brachycéphales – c’est-à-dire à faces ‘écrasées’ – car ils respirent mal de façon générale », précise la vétérinaire Adélaïde Harrington. Dans ce cas, le voyage se fera donc… en cargo. « La plupart des compagnies n’acceptent plus les animaux en soute à cause de la dépressurisation, mais également des températures au sol. Celles-ci ne doivent jamais être inférieures à -7C° (20°F) et supérieur à 27°C (80°F) dans les aéroports ». En cargo, la sécurité de votre animal sera assurée, mais vous devrez anticiper une possible arrivée en décalé – notamment si vous souhaitez partir en été.
8 à 10 heures dans un avion, ce n’est confortable pour personne. Pour votre animal, c’est encore pire. Si votre compagnie l’autorise, le docteur David Clark préconise un calmant avant le vol : « La sédation est appropriée pour les animaux qui présentent de l’anxiété. Je recommande également de donner les médicaments au moins une fois avant le voyage pour déterminer si la dose est appropriée ».
Si vous avez la chance d’être avec votre animal, vous pouvez aussi lui proposer un peu d’eau et quelques caresses. Dans le cas d’un voyage en cargo, le personnel de bord, voire un vétérinaire, s’occupera des soins.
Qu’en est-il de la question épineuse des besoins ? « Malheureusement, il n’y a pas de solution miracle. Vous pouvez intégrer une petite litière dans la caisse. Mais cela fonctionne uniquement pour les animaux en cargo », selon Adélaïde Harrington. Côté cabine donc… on croise les doigts !
Une fois aux États-Unis, votre chien, fidèle à ses maîtres, sera juste heureux d’être avec vous. Le chat pourrait lui être désorienté et faire quelques bêtises. Mais ils n’auront pas à subir une nouvelle rencontre douloureuse avec un vétérinaire à l’arrivée.
Pour le suivi médical, mieux vaut être prévenu, le prix moyen d’une consultation classique est beaucoup plus élevé aux États-Unis : autour de 100$ à New York, entre 50 et 70$ ailleurs aux États-Unis. Il y a une grande différence entre les États. Pour amortir les prix en cas d’accident ou de maladie, il existe plusieurs types d’assurance. De plus, les vétérinaires américains ne sont pas accrédités pour remplir le carnet de santé européen de votre petite bête. Cela n’impactera pas son suivi médical, mais n’oubliez pas de préciser que le système de date est différent pour éviter tout manquement.
Enfin pour le retour, « si le vaccin antirabique français est encore valide, vous n’aurez aucun problème avec votre animal français », précise Adélaïde Harrington. En revanche, après plus d’un an, vous devrez demander un nouveau certificat de santé à un vétérinaire accrédité, et éventuellement faire un rappel antirabique, pour rentrer en France. Le passeport européen, lui, n’a pas de date limite. « Si vous revenez avec un animal adopté aux États-Unis, en plus du certificat, il faudra s’assurer que tous les vaccins ont été faits en temps et en heure, et que votre animal a bien été pucé », ajoute la vétérinaire.
Les règles varient d’un État à l’autre. Le plus souvent, vous devrez seulement fournir un certificat d’inspection vétérinaire (CVI) ou un certificat d’inspection vétérinaire inter-États (CIVI) par un vétérinaire accrédité par l’USDA. Vous ne ferez normalement pas face à de gros obstacles. « Hawaï et Guam sont les seuls États à exiger une quarantaine pour la rage, précise le docteur Clark, car ils sont considérés comme exempts de cette maladie. »
Pour trouver un vétérinaire accrédité aux États-Unis, rendez-vous sur le site de l’USDA.
Adélaïde Harrington, Murray Hill Pet Hospital, 47 E 30th St, New York; City Vet, 45-44 Vernon Blvd, Queens
Dr David Clark, Pet Health Center, 611 E. Second Street, Pomona, CA 91766