Peut-être avez-vous été étonné(e) à votre arrivée aux États-Unis par l’intensité avec laquelle les Américains fêtent Halloween en pensant que, décidément, ce sont « de grands enfants ». Mais savez-vous que cette date est aussi une formidable occasion, pour ces mêmes Américains, de se livrer à une quête frénétique de sexe ? Sans enfants, bien sûr. Car, à lire la presse et les témoignages, il semblerait que cette nuit déguisée soit le moment propice pour se lâcher complètement. French Morning a enquêté.
Que se passe-t-il donc, en cette nuit d’Halloween pour que les Américains, d’habitude si compliqués (première, deuxième, troisième date…), s’abandonnent si facilement aux joies du sexe ?
Il faut d’abord considérer l’automne comme la saison où le niveau de testostérone est le plus élevé de toute l’année. C’est déjà un bon début. Mais quand vous saurez que le parfum d’une tarte à la citrouille mêlé à celui d’un beignet augmente l’afflux du sang dans le pénis de ces mêmes hommes, là, on commence a avoir très chaud (enfin, si on en croit la Smell & Taste Treatment and Research Foundation). Donc, du côté des hommes, on est quand même assez loin des feuilles mortes qui se ramassent à la pelle.
Et du côté des femmes ? C’est tout aussi torride, si l’on en croit ce témoignage : « Je n’avais pas de costume et à la dernière minute, avec l’aide de la vodka, j’ai décidé d’être une ‘ballerine coquine’. Le costume se composait d’un petit tutu et d’un soutien-gorge. » Et la jeune femme de conclure « Laissez les couples célébrer la Saint-Valentin. Les célibataires fêtent Halloween. » Hé oui ! Car si 47% des Américains refusent de faire l’amour le premier soir parce qu’ils ne sont pas très à l’aise à l’idée de coucher avec quelqu’un qu’ils ne connaissent pas vraiment, cet argument ne tient pas la route face à un Batman ou une Pocahontas. Tout le monde les connaît, n’est-ce pas ?
Il convient alors de bien choisir son costume pour passer le bon message auprès de nos amis américains. Voici les conseils que nous avons glanés pour vous sur Internet :
La liste est évidemment infinie, mais au moins, pour ces quatre-là, vous savez. Le secret, cependant, tiendrait dans l’accessoire. Indiana Jones et son fouet. Cléopatre a son savon et Tintin son chien. Freud et son divan (pas facile à transporter), voire, pour les cinéphiles, le blouson en serpent de Sailor (et Lula).
Cependant, il est important de noter, comme le fait très justement TimeOut, que le costume oblige celui qui le porte. Ainsi, vous ne pourrez pas être malade après trois dry Martini si vous êtes un James Bond (et comme on parle d’alcool, sachez que 10% d’Américains couchent le premier soir sans avoir bu d’alcool, contre 50% après cinq verres).
Par ailleurs, si la passion vous gagne au point d’avoir envie de le faire là, maintenant, tout de suite, n’oubliez pas qu’il vous faudra autant de temps pour ôter votre costume que vous en avez mis pour l’enfiler. Ça pourrait un peu calmer vos ardeurs. On vous livre encore le résultat d’une étude probablement très sérieuse réalisée par OkCupid : celles et ceux qui se déguisent pendant Halloween sont plus susceptibles de continuer à le faire au cours de leurs relations intimes (on espère que vos parents ne se déguisent pas).
Pour autant, dans ce concert de réjouissances, des voix rappellent que la règle du consentement s’applique : «Halloween n’est pas une excuse pour saisir le corps de quelqu’un ou se livrer à une activité sexuelle sans son consentement. Le consentement doit rester un “oui” explicite. »
Ailleurs, des articles s’insurgent contre les costumes jugés sexistes : « Les industries du costume et des médias imposent depuis des années des tenues exclusivement sexualisées aux femmes. Dans une étude menée par Lauri Hyers, professeur à l’Université de West Chester, 90% des costumes féminins étaient sexualisés, alors que seulement 11% de ceux des hommes le sont ». N’hésitez donc pas, en tant que Français sexy, à déchirer votre costume Batman pour révéler votre torse de bûcheron de manière à rééquilibrer les statistiques.
Enfin, il vous faudra être particulièrement vigilant à l’appropriation culturelle : « Parmi les nombreux reproches que l’on peut faire à l’industrie du costume d’Halloween, il y a le manque de respect envers les autres cultures. Beaucoup d’entreprises ont commencé à supprimer la possibilité d’acheter des tenues basées sur la culture amérindienne et japonaise. Mais les cultures latino-américaines, autochtones, asiatiques, roms et juives, continuent de faire l’objet d’appropriations sexuelles chaque année. »
Pour résumer, vous êtes autorisé(e), pendant la nuit d’Halloween à aborder l’autre sexe (ou le même) sans aucun autre protocole que le respect du « Non, c’est non », tout en évitant le costume trop clivant. Des contraintes somme toute plutôt légères, pour un résultat, d’après les témoignages, exceptionnel.
Retrouvons-nous le mois prochain pour parler de la sexualité de nos présidents.