Elus il y a un mois, les conseillers et délégués des Français de l’étranger vont être très sollicités cet été: ces quelque 510 grands électeurs désigneront fin septembre 6 des 12 sénateurs des Français de l’étranger. A gauche comme à droite, les grandes manoeuvres sont lancées pour la constitution des listes. Parmi les premiers à tirer publiquement, Yan Chantrel, élu consulaire à Montréal et membre de l’Assemblée des Français de l’étranger, qui fut candidat socialiste de la circonscription Amérique du nord lors de l’élection législative de 2017.
Ségolène Royal en ligne de mire
Revendiquant le soutien d’élus de l’AFE et de conseillers des Français de l’étranger de gauche et écologistes, Yan Chantrel confie à French Morning que ces élus veulent “rejeter tout parachutage et candidatures hors-sol”. Et de citer Ségolène Royal qui a depuis plusieurs mois fait part de sa volonté de se présenter et tente d’obtenir le soutien du parti socialiste. “Notre candidature vient au contraire du terrain”, insiste Yan Chantrel qui met notamment en avant la nette victoire de sa liste lors des élections consulaires de mai dernier comme témoignage de son travail de terrain. “La pandémie a montré que les droits des Français de l’étranger pouvaient être remis en cause ou fragilisés, comme on l’a vu avec la fermeture des frontières aux Français vivant hors d’Europe (mesure censurée par le Conseil d’Etat), ou encore la remise en cause de la carte vitale pour beaucoup de retraités non résidents”, explique-t-il.
Le militant socialiste demande l’investiture du Parti socialiste mais il entend constituer une liste d’union de la gauche et des écologistes. L’arithmétique plaide en ce sens: les écologistes ont fait une percée lors de la consulaire, mais ils ont trop peu de grands électeurs pour espérer l’emporter en faisant cavalier seul. Il en est de même de la France insoumise. « Au niveau mondial, les élections consulaires ont été marquées par le succès de la gauche et des écologistes, dit Yan Chantrel, l’union est le meilleur moyen de peser au Sénat ». A ce titre, la liste qu’il a constituée est pour l’heure “préalable”, laissant la porte ouverte aux négociations avec les partis mais, avertit-il, si un ou une parachuté devait être choisi, il maintiendrait sa liste « jusqu’au bout ».
Afflux de candidats
Reste que cette déclaration de candidature arrive sur un terrain déjà bien occupé. Outre Ségolène Royal, plusieurs noms circulent du côté du Parti socialiste, notamment celui de Laure Pallez, récemment élue conseillère des Français de l’étranger à Miami, ou encore Cécilia Gondard, conseillère consulaire en Belgique et secrétaire nationale du Parti socialiste. Côté Europe Ecologie, si l’ancienne magistrate et députée européenne Eva Joly a renoncé après avoir tenté en vain d’obtenir l’investiture, le parti vert a choisi en tête de liste Mélanie Vogel, collaboratrice au Parlement européen.
Candidats à la candidature et partis politiques ont encore deux mois pour négocier et trancher, le dépôt des candidatures étant possible jusqu’à début septembre.