“ Être “fit”, ce n’est pas qu’une question de physique, c’est aussi un état d’esprit.” Cheveux blonds gominés en arrière, visage sculpté, Sébastien Lagree a le physique de l’emploi. Mais ce Franco-américain n’est pas un simple coach sportif.
Depuis le début de sa carrière dans la remise en forme en 1999, il n’a eu de cesse de faire évoluer cette discipline. “Quand je suis arrivé à Los Angeles en 2003, un ami m’a parlé de la machine “Reformer” (ndr: appareil Pilates muni d’un plateau coulissant, de poulies et de ressorts afin de créer une résistance, qui permet de pratiquer des centaines d’exercices). J’ai commencé à l’utiliser à ma façon. Petit à petit, je l’ai adaptée et modifiée” , raconte-t-il. Il expérimente, procédant à près de 500 modifications sur trois générations de machines.
Sortie début 2016, son dernier bébé, “Supra” , combine différentes technologies, comme le guidage par la pensée (via un casque) pour augmenter ou baisser la fréquence. En outre, elle se surélève et tourne sur elle-même. Une première. “Elle permet de travailler plusieurs muscles en profondeur et la stabilité, essentielle en fitness” , assure Sébastien Lagree, qui fait produire ses appareils en Californie, pour pouvoir les modifier au gré de son esprit. Au cours de son processus de création, il a déposé divers brevets.
Un brevet pour sa méthode d’entraînement
En parallèle, ce visionnaire a développé une méthode d’entraînement, qui a obtenu son propre brevet. “Elle combine esprit et corps. Face à l’obstacle du manque de temps, j’ai choisi de créer un programme de 25 minutes.” Basé sur l’intensité, l’entraînement allie Pilates, cardio et musculation. Ses séances ont déjà séduit de nombreuses célébrités, telles que Sofia Vergara et Kim Kardashian.
Depuis l’ouverture de son premier centre en 2001, Sébastien Lagree a réussi à se construire un empire, avec des milliers de machines vendues. “Trois cent studios utilisent la méthode Lagree et les machines. Et Paris pourrait bientôt en faire partie” , assure celui qui a vécu en France jusqu’à l’âge de 17 ans.
Il a mouillé le maillot pour en arriver jusque-là. “Jusqu’à présent, j’ai utilisé des fonds propres pour la recherche et la réalisation de prototypes. Une machine comme la Supra coûte une dizaine de milliers de dollars” , précise ce perfectionniste qui l’a modifiée par trois fois depuis sa sortie en janvier.
Un passage à l’âge adulte américain
De mère américaine et père français, Sébastien Lagree a débarqué en Oregon pour passer sa dernière année de lycée. Fasciné par ce pays, il décide d’y rester et décroche un Master en Business à l’Université de Seattle. Alors aspirant acteur, il choisit d’emménager à Los Angeles. Son attrait pour la musculation, qu’il considère comme une religion, le pousse rapidement vers le “coach training”.
Mais plus qu’un programme d’entraînements, c’est une révolution que veut lancer Sébastien Lagree: “Les gens viennent dans une salle de musculation, courent sur des tapis en regardant la télévision. Il n’y a pas d’engagement moral ! Le sport ne doit pas être une contrainte ou une obligation” , argue celui qui se considère comme un visionnaire. Il ne parle donc jamais d’entreprise de remise en forme, mais de “mode de vie” .
C’est cette philosophie qu’il compte véhiculer dans un documentaire, en cours de réalisation, qui sortira à l’automne 2016. Il y questionne l’avenir de la remise en forme, au travers d’interviews de chercheurs de la Nasa et d’ingénieurs de Microsoft.
Son histoire d’amour avec le fitness sera également racontée dans un livre, qui devrait paraitre l’an prochain. Sébastien Lagree n’a décidément pas peur de mouiller la chemise.