Richard Descoings admirait les Etats-Unis sans y avoir étudié. Ce n’est pas le cas de son successeur, Frédéric Mion.
Le nouveau directeur de Sciences po a effectué un séjour d’études d’un an à Princeton, avant de travailler “quelques mois” comme avocat à New York. “J’ai des liens forts avec les Etats-Unis, assure le nouvel homme fort du 27, rue Saint-Guillaume, nommé en avril. “Les conditions de vie et d’études sur le campus de Princeton, qui vont naturellement de pair avec les frais de scolarité, n’avaient aucun équivalent en France. Pour une université de petite taille, elle a pu se constituer l’une des facultés permanentes les plus remarquables au monde avec des centres de recherche reconnus dans différentes disciplines. C’est un modèle de ce que Sciences po cherche à devenir: une université sélective de recherche “.
Lancement de double-diplômes avec Columbia et d’autres grandes universités américaines, créations de bourses pour les élèves américains souhaitant étudier à l’IEP de Paris, ouverture en 2010 d’un campus euro-américain à Reims, mise en place d’échanges universitaires: alors que Sciences po poursuit son internationalisation, cette expérience américaine sera utile à cet habitué des établissements d’excellence. Il est passé par la khâgne de Henri-IV, Normale sup, Sciences po et l’ENA, dont il sort major en 1996. Frédéric Mion sera à New York le 10 octobre pour assister (pour la première fois) au Gala de la US Sciences po Foundation, en présence du PDG et co-fondateur de Blackstone Stephen Schwarzman. Son prédécesseur Richard Descoings avait lui aussi participé à ce rendez-vous annuel, visant à lever des fonds pour soutenir le rayonnement de Sciences po aux Etats-Unis. L’association veut lever 6 millions de dollars en 2013.
La bourse Michel David-Weill 2013, attribuée à un étudiant américain en deuxième ou troisième cycle d’études pour venir étudier à l’Institut, sera décernée lors de la soirée de gala.
« Cette année, nous accueillons 650 étudiants de nationalité américaine, c’est 200 de plus qu’il y a deux ans, et les Etats-Unis restent la première destination choisie par nos étudiants lors de leur séjour d’étude de troisième année », se félicite M. Mion.
Le nouveau directeur entend poursuivre la dynamique enclenchée par son prédécesseur. Il veut notamment multiplier les projets de recherche conjoints entre chercheurs de Sciences po et d’universités américaines – “une voie d’avenir extrêmement intéressante” – et porter à 800 le nombre d’élèves inscrits au campus euro-américain à Reims, le double d’aujourd’hui. « Les Etats-Unis restent le premier pays dans le marché de l’enseignement supérieur, rappelle Frédéric Mion. Il faut s’y associer ».