Editeurs, écrivains et autres professionnels du livre avaient rendez-vous, jeudi, aux Services culturels de l’Ambassade de France pour un hommage à l’éditeur franco-américain André Schiffrin, disparu en décembre dernier.
Cet hommage s’est tenu lors de la première French Voices Award Ceremony, qui récompensait la meilleure traduction en anglais d’une œuvre française – le prix est revenu à la traductrice Mélanie Mauthner, pour Notre-Dame du Nil de Scholastique Mukasonga.
André Schiffrin “laisse un héritage qu’il est de notre devoir de perpétuer“, a déclaré Antonin Baudry, conseiller culturel, lors de son discours d’introduction.
Il a rappelé qu’au moment de leur traduction par André Schiffrin, de grands auteurs tels que Sartre, Beauvoir, Foucault, Duras ou Bourdieu étaient inconnus outre-Atlantique. Celui qui a été, pendant 30 ans, à la tête de Panthéon Books, l’une des plus prestigieuses maisons d’édition américaines, a importé ces écrivains, contribuant ainsi à leur renommée mondiale.
Après une série de lectures d’extraits d’œuvres traduites par l’éditeur, une table ronde composée d’un panel de traducteurs et de professionnels de l’édition a permis de dresser le constat inquiétant selon lequel l’argent devenait de plus en plus le moteur de l’édition aux États-Unis.
La discussion a également été l’occasion de quelques boutades de la part des participants américains, qui ont rappelé avec humour que “la France est un pays plus petit que le Texas, les problématiques qui s’y posent en terme de distribution ne sont donc pas les mêmes qu’aux États-Unis” ou encore que “le gouvernement est socialiste ce qui explique que les prix des livres soient protégés en France“.
“André Schiffrin a montré le chemin et a tracé une longue route qu’il nous reste désormais à parcourir“, a déclaré plus sérieusement Esther Allen, traductrice, membre fondateur de French Voices.