Petit, il rêvait d’être cow-boy dans un western. Quelques décennies plus tard il est devenu l’un des scénaristes de cinéma français les plus reconnus.
Parmi ses grandes collaborations, on compte « Marius et Jeannette » de Robert Guédigian, sélectionné au Festival de Cannes et nommé pour le César du meilleur scénario, ou encore « Marie-Jo et ses deux amours », et dernièrement « Les neiges du Kilimandjaro », élu meilleur scénario aux Prix Lumières de la critique internationale en 2011. Les deux hommes ont en effet une longue histoire cinématographique ensemble, et ont, à leur actif, une dizaine de films en commun.
Jean-Louis Milesi semble lui-même étonné de son parcours d’auteur. « Je n’étais pas un littéraire, sauf que j’aimais lire et aller au cinéma. J’étais même assez mauvais en rédaction, je n’avais pas compris le truc. Tout a commencé par des résumés de films, j’allais beaucoup au cinéma à Montpellier, pendant mon service militaire. Des textes courts, poésies et nouvelles ont suivi… Mais je ne savais pas comment ça s’écrivait un scénario. Je n’ai pas suivi de formation, rien de tout ça. »
Il allait de soi qu’il devienne lui-même réalisateur de ses propres univers. « J’ai toujours voulu être auteur- réalisateur avant même de devenir scénariste », annonce-t-il en première page de son site internet. Derrière la caméra, cinq films, dont Lino, dans lequel il fait tourner son plus jeune fils. Il en parle comme « l’une de mes plus fortes émotions, la veille de sa sortie, dans une petite salle parisienne».
Car chez les Milesi, le cinéma est une affaire de famille. En effet, dans son dernier opus » tourné dans la Bay de San Francisco – où Jean-Louis Milesi et sa femme ont posé leurs valises il y a deux ans et demi, pour n’y rester à l’origine qu’un an ! – il écrit sur mesure pour ses trois fils. Il en ressort une formidable aventure. « Don’t give up the ghost » est tourné entre juin et octobre 2012, grâce à un premier apport d’argent récolté sur Kickstarter. « Je ne suis pas venu ici dans l’idée de faire du cinéma. Mais la région est cinématographique, on a envie de poser une caméra et de tourner. Des idées me sont venues, surtout après avoir rencontré Graham Leggat, ancien directeur de la San Francisco Film Society, décédé quelques mois après et à qui mon film est dédié. Il m’a fait comprendre que tout était possible ici. »
Actuellement en post-production, il lance prochainement une seconde campagne de financement sur Kickstarter. A cette occasion, il organise une projection gratuite de son film “Fragile” au Lycée Français de San Francisco le 25 janvier.
« Tourné il y a 10 ans avec Martin Lamotte, ce film a obtenu quatre prix au festival de Luchon. Il s’agit d’une comédie policière, drôle, émouvante, inquiétante, autour des rapports d’un père gendarme et de son fils, que tout sépare, et d’un sérial killer qui se glisse entre eux. » Les spectateurs pourront poser leurs questions à Jean-Louis Milesi à l’issue de la projection du film.