« Mon but, c’est de faire prospérer une startup dans la Silicon Valley », affirme Jérôme Lecat, directeur et co-fondateur de Scality. Cette start-up créatrice de logiciels de stockage de données semble être sur la bonne voie : elle vient de réaliser un nouveau tour de table de 60 millions de dollars auprès d’investisseurs européens, portant la somme de ses levées de fonds à 152 millions de dollars depuis sa création.
La start-up emploie quelque 200 personnes. Sans compter des locaux au Japon, Scality recense 90 salariés à Paris, une « trentaine sur la côte est » entre Boston et Reston à l’ouest de Washington et une « quarantaine de personnes à San Francisco », où vit Jérôme Lecat depuis près de dix ans. Ce serial-entrepreneur a fondé la startup-up en 2009 avec quatre autres Français.
« Nous sommes partis d’une évidence : des indvidus comme des entreprises, vont stocker de plus en plus de données », explique le patron de Scality. « Il y a bien sûr le cloud. Ca semble facile. Mais il faut bien qu’il y ait des gens pour le fabriquer », poursuit-il. Deux solutions s’offrent aux grandes entreprises : les clouds publics, notamment celui d’Amazon Web Service (AWS), et les clouds privés, développés en interne.
Si Scality n’héberge pas directement les données, elle facilite la gestion du stockage. « On a créé un logiciel qui permet aux entreprises de faire du multi-cloud, c’est-à-dire de combiner les deux : leur cloud interne et les clouds comme celui d’AWS », développe Jérôme Lecat. Scality revendique 200 clients dont les géants Dailymotion, TF1, HBO, Natixis, Orange, Bloomerg et plus récemment « une vingtaine d’hôpitaux qui doivent gérer les données de tous leurs patients », note l’entrepreneur, avant d’ajouter que « les contrats moyens [de la start-up] s’élèvent à 400.000 dollars ».
Le poids des données que Scality aide à stocker se calcule en péta-octets. « Un péta-octet, c’est un million de giga-octets. C’est à peu près 4.000 disques durs dans un téléphone portable typique. Nos données correspondent donc à des centaines de milliers de disques durs », illustre Jérôme Lecat, avant de préciser : « Il y a 500 millions de personnes qui utilisent Scality tous les mois ».
La jeune pousse compte profiter de cette nouvelle levée de fonds pour « essentiellement poursuivre le développement produit », explique le co-fondateur. Après une levée de fonds de 57 millions de dollars en 2015, Scality visait une introduction en bourse d’ici 2017 mais a préféré différer cet objectif face à la concurrence acerbe de groupes comme IBM ou Dell. Après ce nouveau tour de table, Scality vise la rentabilité d’ici 2020 avec une possible entrée en bourse à la clé.