Direction l’état de Virginie pour un éditorial haut en couleur. Dans le quotidien local Townhall, Rachel Marsden nous livre sa vision de l’actualité sociale française. Elle titre avec la grève qui a touché cette semaine la Tour Eiffel, “un aperçu du socialisme“, et commence par une première erreur: ce ne sont pas 500 salariés furieux qui ont bloqué l’accès au monument, mais 300 (selon LaTribune.fr). Elle poursuit: “En France, il n’y a pas besoin d’excuse pour ne pas travailler“, et lorsque les patrons cherchent à remettre un peu d’ordre dans leurs rangs salariés, ils sont purement et simplement kidnappés. Évidemment, Rachel Marsden blâme les syndicats, mais elle dénonce aussi une presse française “vicieusement gauchiste“: “la guillotine a été remplacée par les médias“. Seul face contre tous, il y a Sarkozy l’Américain, qui, sous la plume de cette columnist, devient l’héritier spirituel de Napoléon et De Gaulle. Napoléon, De Gaulle, Sarkozy, voici bien les seuls trois grands hommes de l’Histoire de France peut-on savourer en guise de conclusion.
Dans un article bien plus nuancé du New York Times, Caroline Brothers pose cette question: Peut-on imaginer un Barack Obama français? La réponse est non. Pourquoi? La journaliste passe en revue différents obstacles, à commencer par l’immobilisme des partis et la main-mise politique d’une vieille garde d’élus. Mais c’est un peu facile de ne s’en remettre qu’aux défauts du système souligne-t-elle aussi. Obama, lui, n’a pas attendu qu’on lui donne le pouvoir, il l’a pris. La jeune génération française, plutôt que de critiquer ses aînés, devrait prendre note.
Pourtant, des jeunes femmes de couleur ont réussi à s’imposer récemment aux plus hauts postes de la République. C’est le sujet d’une analyse du mensuel conservateur The American Spectator. L’article passe en revue les “Sarko Babes“, autrement dit les femmes du président: Cécilia, “un soutien moral“; Rama Yade, “l’enfant modèle de la diversité” devenu “un élément incontrôlable“; Rachida Dati, “elle a pris la grosse tête“; et enfin Carla, “qui l’aide à éponger l’humiliant echec de sa poupée de la diversité“. Pour l’éditorialiste, Joseph A. Harriss, Sarkozy a voulu jouer au roi du politiquement correct et a nommé “ses” femmes au gouvernement. Mais avec Dati et Yade, il paie aujourd’hui le prix de son harem: la vie politique française ressemble désormais à “une comédie de boulevard: caprice, vanité et jalousie“. Car Sarkozy, comme des milliers d’hommes avant lui, est tout simplement “dépendant des femmes et soumis à leur influence“.
Après Nicolas et les femmes, Nicolas et Barack: c’est au tour de la relation entre les deux homologues présidentiels de passer sous le feu des critiques américaines. Michael Cosgrove, dans un magazine en ligne d’actualité internationale, The Digital Journal, se demande si elle est “aussi amicale qu’elle n’y parait?“. Il reprend une note interne qui circulerait dans les couloirs de l’Elysée, indiquant noir sur blanc que le gouvernement français est opposé au discours de dénucléarisation prôné par Obama, alors même que Sarkozy s’y est déclaré “à 100% favorable“. “Il y a ce que l’on dit en public, et ce que l’on dit en privé” conclue le journaliste, avec une pointe d’amertume dans le style de la plume.
Sarkozy, un menteur? C’est aussi ce que sous-entend Aimee Kligman dans The Examiner NY, et c’est une des raisons pour lesquels le président américain, en plus de ne pas lui avoir pardonné son amitié pour Bush, aurait joué le chaud et le froid lors de sa dernière visite en France. Entre déclin d’invitation et petites piques revanchardes, les grands de ce monde nous montrent que les sommets internationaux ne sont pas très loin des cours de récréations.