(Revue de presse) Nicolas Sarkozy coûte-t-il trop cher à la France ? Le site d’informations financières Bloomberg pose la question. Et il n’y va pas avec le dos de la cuillère : « Le train de vie de Sarkozy sape les efforts de Hollande pour réduire le déficit budgétaire », titre le site. Rien que ça.
Explications : Bloomberg précise que la vie des anciens chefs d’Etat est, en partie, financée par l’Etat. Les dépenses de Nicolas Sarkozy « coûtent au contribuable français plus de deux millions d’euros par an », affirme le site. Parmi ses dépenses se trouvent la rémunération de l’équipe de travail autour de Nicolas Sarkozy, ses gardes du corps, ses chauffeurs ou encore son bureau à deux pas du Palais de l’Elysée.
Nicolas Sarkozy « dispose aujourd’hui d’un bureau de trois cents mètres carrés aux frais de l’Etat. Son coût annuel s’élève à 180.000 euros, souligne le site. Dix gardes du corps et deux chauffeurs assurent la sécurité de Nicolas Sarkozy, de sa femme et de sa fille, c’est plus que pour Valéry Giscard d’Estaing et Jacques Chirac », affirme Bloomberg avant de préciser que « l’indemnité mensuelle d’un ancien président s’élève à 6.000 euros. Il est aussi membre à vie du Conseil Constitutionnel, fonction pour laquelle il gagne 11.500 euros par mois en tant que membre actif. Le bureau de Nicolas Sarkozy affirme qu’il ne touche que la moitié de cette somme parce qu’il n’est pas membre actif en ce moment ». A titre de comparaison, le site rappelle que les quatre derniers ex-présidents américains « coûtent » 3,8 millions de dollars par an au contribuable, sans compter la prise en charge de leur sécurité et de leur frais de santé.
Alors que les Français avaient surnommé Nicolas Sarkozy « le président bling-bling », ABC News s’intéresse à Monsieur Normal puisque François Hollande doit affronter un sérieux paradoxe dans l’opinion publique française : il est « sympathique et pourtant détesté ». « Le paradoxe de François Hollande est que, partout où il va, il bénéficie généralement d’un accueil chaleureux. Les électeurs le trouvent sympathique et accessible, comme les gens normaux. Mais ils sont déçus par la façon dont il conduit les affaires du pays et sont frustrés qu’il n’ait pas encore renversé la tendance économique, explique le site. Le président français joue sur son bon caractère et son tempérament calme pour tenter d’apaiser l’anxiété de la population confrontée à un taux de chômage élevé et à des industries qui ferment et licencient en série », poursuit le site. Pour le site, le président peut se rassurer : ce n’est pas que les Français ne l’aiment pas, c’est juste qu’ils le trouvent incapable. « Le caractère non-agressif, favorable au compromis de Hollande explique partiellement pourquoi l’amertume exprimée dans les sondages ne se porte par sur sa personnalité mais sur son incapacité à sortir la France de la crise économique ».
Le business en France, mission impossible ?
Les clichés sur la difficulté de faire des affaires en France ont la vie dure. « Avec ses longues vacances, ses horaires minimalistes et la myriade de droits des travailleurs, la France a la réputation d’être un pays où faire du business est difficile », affirme le journal USA Today. En ce moment, ce dernier a une raison de plus de s’indigner : la loi d’amnistie syndicale actuellement débattue au Parlement. « Sacrebleu ! Une loi française autoriserait les manifestants à saccager des bureaux ! », titre le journal. Le texte « accorderait bientôt une amnistie aux travailleurs qui auraient saccagé les bureaux de leur entreprise ou menacé leur patron lors d’un différend ». De quoi faire dresser le poil des businessmen américains. D’autant que « les tensions et même les confrontations entre les syndicats et la direction sont devenues depuis longtemps la norme en France ».
Forbes salue pourtant les nouveaux entrepreneurs français puisque le site consacre un article aux femmes qui – miracle – parviennent à créer des entreprises originales dans l’Hexagone. « Il existe à Paris une Start Up Weekend, adaptée de la version de Seattle, qui est un mouvement d’entrepreneurs actifs apprenant les bases de la création d’une start up et qui lancent avec succès de jeunes entreprises, mentionne le site. « Clémence Wurtz, co-fondatrice et présidente de SmartRent a gagné la Start Up Weekend de Paris et a prouvé au monde qu’il y a encore en France des jeunes actifs qui ne sont pas satisfaits de ce status quo » ajoute Forbes. Le site s’intéresse également au succès de Camille Fourmont, qui a créé son entreprise La Buvette, un bar à vin au cœur de Paris, qui rencontre un gros succès chaque soir. « Dans la liste des pays où il fait bon pour les femmes de travailler, la France se classe onzième, après le Danemark mais avant les Etats-Unis », estime de son côté The Economist.
Le Fast-food devient la règle en France
Au pays du foie gras et des escargots, la crise touche désormais la gastronomie. Le site Forbes parle même d’un « coup d’état culinaire ». La faute au succès… du fast-food. « Dans un pays qui est fier de sa cuisine raffinée, l’industrie du fast-food et son chiffre d’affaires de 34 milliards de dollars en 2012 a détrôné pour la première fois les restaurants français traditionnels, relate Forbes. Selon une récente étude sur les habitudes alimentaires des Français, le fast-food –et nous parlons entre autres de hamburgers, pizzas et hot-dogs – représentait 54% du marché (de la restauration) l’année dernière, un bond énorme par rapport à 2011 quand l’industrie du fast-food en représentait 40% », avance le site. Il enfonce le clou : « A la grande surprise de ses habitants, la France est devenue le marché le plus grand pour McDonald’s, en dehors des Etats-Unis ». Et d’expliquer la tendance : « Ce changement dans les habitudes alimentaires des Français est, en partie, dû au déclin du pouvoir d’achat alors que la crise économique s’aggrave (…) De plus en plus, les consommateurs préfèrent acheter de la nourriture bon marché et économiser plutôt que de se rendre dans des restaurants pour le déjeuner ». L’Amérique est l’avenir de la cuisine française.