L’évènement franco-américain de cette semaine, c’est évidemment la visite de Nicolas Sarkozy à Washington. Le président américain a accueilli lundi son homologue français à la Maison Blanche, rapporte un article de Voice of America. Au programme de cette rapide entrevue, « économie mondiale et sécurité », mais aussi des sujets politiques sensibles, comme l’Afghanistan. Mais les américains ne sont pas dupes, il s’agit surtout d’une rencontre stratégique pour la France, en ce moment à la tête du G8 et du G20 : Sarkozy a pu « présenter à Obama ses priorités pour le G20 », notamment ses projets de réformes du système financier international, dans l’espoir évidemment d’obtenir le « soutien » du président américain. Un atout majeur qui comme le précise The Associated Press pourrait lui servir bientôt, notamment lors de la rencontre du G-20 prévue pour la fin du mois.
Sans surprise, c’est surtout le déjeuner des premières dames qui a fait jaser les médias américains même les plus sérieux, le Wall Street Journal et le Washington Post en tête. D’autant plus qu’il s’agissait du premier tête-à-tête entre Michelle Obama et Carla Bruni-Sarkozy depuis le scandale de la biographie non-autorisée de l’ex-top modèle, prétendant que Mme Obama lui aurait confié détester sa vie à la Maison Blanche…
Quant au bilan de la rencontre de leurs maris, si le Wall Street Journal a évoqué une « divergence de leurs priorités économiques», pour USA Today les deux leaders se sont au moins trouvé un terrain d’entente : la lutte contre le terrorisme. Obama a tenu a rendre hommage aux deux otages français abattus ce week-end au Niger par des terroristes appartenant très probablement à la branche nord africaine d’Al-Qaïda. Si Nicolas Sarkozy a lui aussi immédiatement condamné cet « acte barbare », les quotidiens américains restent cependant prudents. Les circonstances du décès des deux jeunes ressortissants restent encore floues, d’autant plus que les armées française et nigérienne, dont l’opération de sauvetage a échoué, sont impliquées dans l’affaire, rappelle le New York Times. La France a d’ailleurs envoyé des enquêteurs anti-terroristes sur place pour éclaircir la situation, précise le Los Angeles Times.
Avec « 1,700 citoyens au Niger, 5,000 au Mali et 2,000 en Mauritanie » la France se révèle être la cible privilégiée des réseaux criminels locaux et surtout des terroristes de l’Aqmi, qui utilisent les otages pour négocier la libération de prisonniers ou le retrait des troupes françaises d’Afghanistan, souligne le Washington Post. Un vent de « terreur » souffle sur les expatriés, d’autant plus après l’explosion perpétrée la semaine dernière par un Tunisien devant l’ambassade française du Mali…
Enfin, cette semaine, une vidéo postée sur Internet a fait grand bruit outre-atlantique. Diffusée sur le site web du journal basque Gara, trois membres cagoulés du groupe séparatiste ETA y annoncent un cessez-le-feu « permanent, général et vérifiable », relate le Wall Street Journal. Un premier pas vers « l’engagement dans un processus de paix » qui pourrait mettre fin à 42 années de violence dans le but de créer un Etat indépendant basque, mais qui suscite la déception de l’Espagne qui souhaite la « fin de la confrontation armée ». En effet, comme le rapporte le Washington Post, les autorités espagnoles ne se sont pas emballées pour autant, d’autant plus qu’ETA, responsable de plus de 800 décès depuis sa création, avait déjà déclaré un cessez-le-feu permanent en 2006. Le gouvernement a rejeté l’annonce et a demandé purement et simplement « la dissolution du groupe » qui s’est dernièrement retrouvé affaibli par la coopération entre les forces policières espagnole et française, souligne le New York Times. Mais pour le le numéro deux du gouvernement espagnol et ministre de l’Intérieur Alfredo Perez Rubalcaba, « la fin de la violence a un prix », et ETA n’abandonnera pas pour autant ses objectifs, qu’il essayera toujours de faire entendre notamment via sa vitrine politique, le parti Batasuna, interdit en Espagne depuis 2003.
Photo : Jewel Samad, AFP/Getty Images