« La vision du nouveau président français Sarkozy en train de courir – souvent vêtu de son t-shirt favori de la police de New York – a déclenché une tempête en France et en Grande-Bretagne cet été », rapporte le Washington Post « Que Sarkozy courre n’est pas vraiment français, une sorte de complot de droite, suggère le quotidien de gauche parisien Libération ». Sur France 2, apprend t-on, Alain Finkielkraut a appelé Sarkozy à ranger ses baskets. « Non seulement il a impliqué que montrer les genoux nus du président est quelque chose qui ne se serait jamais produit à l’époque de Mitterrand, encore moins à celle de Louis XIV, mais Finkielkraut a aussi affirmé que la marche était l’activité appropriée de celui qui pense, de Socrate au poète Arthur Rimbaud. » Des experts en sport, cités dans la presse française et anglaise, observent que le jogging est un sport individualiste donc de droite. En plus, le président français n’a ni la bonne foulée, ni la bonne position du corps à en croire Renaud Longuèvre, un entraîneur cité par L’Equipe.
Quand il ne court pas, Nicolas Sarkozy soutient la nomination de Dominique Strauss-Kahn à la tête du Fond Monétaire International, « un autre signe de bouleversement de la politique française traditionnelle » selon le New York Times. Le choix porte « un autre coup potentiel au parti socialiste français, dont plusieurs membres clés ont déjà été choisis par M. Sarkozy » puisque cela écarterait DSK, « un solide candidat centriste » d’une position de dirigeant du parti.
« Il n’y a pas de métaphore américaine exacte, mais imaginez que Bush ait poussé un célèbre démocrate de gauche – peut-être Al Gore ou John Kerry – pour diriger la banque mondiale », s’exclame le chroniqueur de gauche E.J Dionne dans le Washington Post.
«Nicolas Sarkozy était une personnalité qui divisait pendant sa campagne à la présidence française. Mais il gouverne en unifiant, pas en divisant », approuve t-il. L’inverse donc de George Bush : il « s’est présenté à la présidentielle de 2000 en promettant d’apaiser les divisions partisanes. Il laisse nos politiques en un tas de récrimination, colère et polarisation ».
Certes, « les cyniques disent que Sarkozy essaie d’affaiblir l’opposition en cooptant ses meilleurs dirigeants » et Hollande « a raison d’être sceptique » puisque Sarkozy va évidemment en tirer des bénéfices politiques, « mais vu depuis un Washington immobilisé et morose, la stratégie d’ouverture de Sarkozy est inspirante ».
Autre fan américain de Sarkozy, l’ancien président de la Chambre Newt Gingrich qui publie une tribune dans le Washington Post dans laquelle il dit que « Témoignage » fait partie des deux livres « qui guident mes pensées ces jours ».
Le président français « a eu le courage de faire campagne sur le thème “les Français vont devoir travailler plus dur” ». Et de s’étonner, « imaginez d’essayer de faire passer ça auprès d’un consultant politique américain ».
« Le maire socialiste de Paris, Bertrand Delanoë, a vu l’avenir et il a deux roues, trois vitesses, un siège ajustable, des pneus indestructibles, un panier et une sonnette » écrit le Christian Science Monitor
à propos de la vélorution qui attend Paris le 15 juillet. Mais « les rues de Paris sont darwinistes par nature » : « les avenues du 19ème siècle accueillent le trafic du 21ème siècle – des voitures agressives et des meutes de scooters encore plus agressifs ». Robert Marquand note encore dans son article qu’on ne porte pas de casque à vélo à Paris. « Malgré le glamour du tour de France et l’émergence d’une culture du vélo en France, Paris n’est pas une ville pour cyclistes. » Il en voit quand même de plus en plus « faire du vélo sur les trottoirs, ignorer les feux, et prendre les sens uniques ». Un petit tour à New York, Robert ?
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Merci de ces points de vue intéressants sur le nouveau président.