Serait-ce la fin de « Sarko l’Américain » chouchou des médias outre-Atlantique? C’est la question qui se pose cette semaine à la lecture de la presse américaine. Celle-ci revient sur l’intervention présidentielle sur huit chaînes dimanche soir, la jugeant, dans certains cas, avec sévérité. C’est le cas, par exemple, du site économique et financier Bloomberg News et du San Francisco Chronicle, qui condamnent notamment sa décision d’instaurer « unilatéralement », «rejetant l’opposition des banques nationales», une taxe sur les transactions financières.
Le Wall Street Journal va plus loin. Sous la plume de Nicolas Lecaussin, directeur du développement de l’Institut de recherches économiques et fiscales, Sarkozy deviendrait presque… socialiste (horreur !). Plus rien ne permettrait de distinguer la gauche de la droite en France depuis que le président, « comme s’il copiait sur M. Hollande, […] a lui aussi déclaré la guerre aux marchés et aux riches » en instaurant notamment une taxe sur les transactions financières. Après « Merkozy » -parfois utilisé par les médias pour qualifier le tandem formé par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy à la tête de l’Europe-, voici maintenant « Nicolas Hollande », qui serait responsable de l’indécision des Français et de la montée de l’extrême droite. « Le candidat socialiste ne sera pas un Tony Blair, et Sarkozy n’est pas Margaret Thatcher », juge M. Lecaussin, qui conclut : « On voit mal comment la France va récupérer son triple A de Standard & Poor’s.»
A la Clark Gable
Sarkozy rhabillé pour l’hiver, heureusement que Jean Dujardin sauve la face. Le week-end dernier, l’acteur a reçu le prix du meilleur acteur aux Screen Actors Guild Awards à Los Angeles pour sa performance dans le film muet « The Artist ». Une récompense qui le place en bonne position pour les Oscars, pour lesquels il est le quatrième acteur français à avoir été nominé. La presse américaine découvre un Français haut en couleur et le loue pour sa modestie et son charme « suave à la Clark Gable » (vu dans l’édition américaine de Reuters qui le décrit aussi comme « un enfant excité »).
Comme tout acteur étranger qui réussit aux Etats-Unis, Jean Dujardin ne pouvait échapper à la sempiternelle question : veut-il faire carrière à Hollywood? Interviewé par Reuters, M. Dujardin « minimise » cette possibilité parce que, dit-il, « on ne peut jamais savoir de quoi sera fait une carrière ». Au Los Angeles Times, il confie qu’il devrait d’abord travailler son anglais, à moins de tourner un autre film muet. Cela n’avait pas échappé au quotidien, qui remarque que l’acteur « peine à trouver ses mots ». Le Washington Post, non plus, n’a pas pu s’empêcher de relever son anglais «hésitant». Le quotidien, comme les autres journaux, raconte que, non content de ne pas être doué pour les langues étrangères, le Français a entamé « La Marseillaise » pendant une conférence de presse. Mais peu importe, le Los Angeles Times lui pardonne son anglais approximatif, racontant que la salle « a ri ». Bon public.
McBaguette
Enfin, pour refermer cette revue de presse, retour sur une obsession, celle des Américains pour les habitudes alimentaires françaises. Cette semaine, c’est la radio NPR qui s’y colle en s’intéressant au succès de McDonald’s en France, deuxième marché de l’enseigne après les Etats-Unis avec 1.200 restaurants. La correspondante à Paris Eleanore Beardsley constate que « la beauté de McDonald’s en France est qu’on ne s’y sent pas dans un fast-food », écrit-elle, attablée « chez Ronald » dans le 15èmearrondissement. Voilà qui n’aurait pas manqué de faire sourire en France où, souvent snobée, la chaîne est régulièrement épinglée comme symbole de la malbouffe.
Est-ce que cela signifie que les Français tolèrent cette américanisation des assiettes? Pas pour la journaliste américaine. Rappelant que les Français passent plus deux heures par jour à table, elle préfère expliquer ce franc succès par l’intelligence du célèbre fast food, qui aurait su s’adapter aux spécificités de la culture française. Il a ainsi ajouté des fauteuils et canapés dans ses restaurants pour répondre à notre fâcheuse manie de s’asseoir pour déjeuner, et répondu à nos exigences culinaires en servant une viande de qualité et des sandwiches plus sophistiqués, comme le “McBaguette”. « Comme nous le savons tous, la France est le pays de la haute cuisine. C’est aussi le pays de la bonne cuisine», insiste la journaliste. Qui a dit que la France s’américanisait?
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Mettre Sarkozy à gauche c’est vraiment avoir un tout petit cerveau..
Ces gens (ici, Nicolas Lecaussin) vont crever, étouffés par leur billets de banque!