L’élection de Samuel Loy à la présidence de la Chambre de commerce franco-américaine (FACC) de Los Angeles, le 23 octobre, n’a rien de surprenant. Outre le fait que l’ancien directeur exécutif de l’institution assurait déjà cette mission sans le titre, il est également l’un des acteurs – avec Romain Lefranc, Ralph Levy et l’avocate Flore Kanmacher – de la refonte “de A à Z” de la FACC en 2013.
“Elle était fermée depuis 2008. Un ami français a eu l’idée de la remonter et m’en a parlé”, se souvient le trentenaire.
A l’époque, il s’occupait de lever des fonds pour des candidats au Congrès en Californie avec le lobby pro-Israël J-Street. Après un long travail dans l’ombre pour construire le bureau et le réseau de la FACC, il occupe le poste de directeur exécutif de l’organisation d’accompagnement des entreprises de 2013 à 2017. “J’étais devenu très américain, avoue-t-il, cela me permettait de me rapprocher de mes racines.”
Son implication n’a pas cessé depuis, même si Samuel Loy s’est investi dans d’autres projets. Il y a un an et demi, il a rejoint comme directeur du développement nord-américain l’entreprise de plats cuisinés bio Karine & Jeff, un des membres de la FACC qu’il a aidé à s’installer. “J’avais besoin de changement”, lâche-t-il. Il choisit de déléguer la direction à Clarisse Berranger qui accompagne au quotidien les 150 membres et devient alors le président du bureau, un premier pas avant son élection en octobre.
Installé sur le sol américain depuis huit ans, dont sept passés à Los Angeles, Samuel Loy avoue être “fasciné par les Etats-Unis depuis l’enfance”. Quand il est recruté par J-Street, ce natif des Hauts-de-Seine accède à son rêve. Il utilisera l’expérience de “fundraising” acquise au sein de cette organisation pour développer les services et le réseau de la FACC nouvelle formule, ainsi que des collaborations avec le département du commerce de Los Angeles afin d’attirer les investisseurs étrangers.
A présent, il veut “laisser évoluer la chambre de manière naturelle”, expliquant qu’elle “est devenue le principal “hub” des entrepreneurs français qui veulent s’installer ou investir en Californie du Sud”. Et la dizaine d’employés ne chôme pas, “Los Angeles étant la deuxième plus grosse agglomération américaine et accueillant de nombreux immigrants.”
Samuel Loy veut également lever des fonds pour envoyer des membres du bureau faire la promotion de la FACC en France. Autre nouveauté : “nous proposons des études de solvabilité aux entreprises, afin de les aider à éviter l’échec”, indique le Français, pour qui la Chambre est “une entreprise privée mais qui a un rôle institutionnel, dans l’intérêt de la France”. “Il y a un défi culturel, raconte Samuel Loy. Quand on arrive aux Etats-Unis, on pense qu’on connaît le pays car on l’a toujours vu dans les séries, alors que c’est radicalement différent.” Pour le jeune président, cela se reflète dans la manière de recruter, de se vendre ou la grande timidité à lever des fonds… Autant de défis que cet alpiniste veut aider les entrepreneurs à relever.