Se retrouver, poser des questions de vive voix aux représentants des écoles, discuter en partageant un café… le retour en personne du Salon French Morning de l’éducation bilingue de New York et du New Jersey a permis de réunir quelque 300 personnes et 31 exposants à la Villa Albertine, samedi 4 novembre. Une Bilingual Fair cette année entièrement dédiée aux écoles, publiques ou privées (liste à la fin de cet article), qui proposent des programmes en français. Nicolas Cauchy y était également pour rencontrer les familles.
Depuis le trottoir de la 5e avenue, tenant d’une main sa poussette Yoyo et de l’autre sa petite fille, Sophie entre dans le hall de la célèbre Villa Albertine. L’enfant est encore trop jeune pour repérer, à sa droite, une grande table garnie de produits français : BN, Fraises Tagada, Petits Lu… Dommage… Sur la gauche, un grand escalier mène au premier étage où se tient le Salon de l’Éducation Bilingue.
Pour Sophie et son mari qui viennent d’arriver à New York, c’est une découverte, mais pas pour French Morning qui a lancé sa première Bilingual Fair en 2014. Après deux ans en dématérialisé en raison de la crise sanitaire, écoles, parents et enfants sont de retour pour échanger.
Pendant que Sophie participe avec sa fille à l’atelier craft dédié aux enfants, son mari monte au cinquième étage, dans la toute nouvelle salle décorée par Hugo Toro, pour écouter une première conférence intitulée « Parents et enseignants, ensemble pour une éducation bi-plurilingue ». Il y en aura quatre autres, tout au long de la journée.
Entre chaque speaker, les questions et échanges sont nombreux. Au sein des familles qui interviennent, on parle espagnol, anglais, turc, allemand et, presque toujours le français. La plupart du temps, c’est parce que l’un des deux parents est de nationalité française. Mais pas toujours. Courtney et son mari sont des Américains qui ne parlent pas notre langue, mais voudraient apporter à leurs enfants le bénéfice d’une culture très appréciée. Parmi les auditeurs, Sirana, enseigne le français dans un lycée du Delaware. Elle est venue pour « échanger avec les autres écoles, rencontrer les parents et peut-être, trouver des idées pour soutenir la francophonie ».
En dessous, au premier étage, les familles continuent d’arriver avec, pour certaines, des enfants à naître. « On nous a dit qu’il fallait s’y prendre tôt, s’amuse Vincent dont la femme, Catherine, accouchera en janvier. Alors on a pris les devants. » Alexandre et Adriana sont dans la même situation, mais, eux, viennent chercher des renseignements sur les crèches bilingues. Ils repartiront avec « beaucoup de documents et une carte plus claire de l’offre sur Manhattan et le New Jersey ».
Dans tous les cas, le choix de l’école déterminera leur nouveau lieu d’habitation : « Nous avons prévu de déménager avec la venue de notre garçon. Le lieu est donc aussi important que le programme. » Pour Eva, dont le fils lit tranquillement dans sa poussette « Kidd aurait pu entrer à l’école en septembre, mais on s’est dit qu’une année de crèche supplémentaire lui permettait d’en profiter un peu. » Comme l’échéance approche, Eva avoue : « Je suis complètement perdue dans le système éducatif américain. Ce genre de salon est donc une aubaine pour moi. »
De fait, la plupart des Français, fraîchement arrivés ou sur le sol américain depuis des années, ne se sont pas vraiment intéressés au sujet avant d’avoir un enfant. « La seule chose que je connaisse, explique le papa d’une petite Adèle, c’est ce que j’ai vécu en France. Mon partenaire est américain et c’est, pour nous, une première prise de contact. Nous repartons sans forcément avoir fait un choix, mais avec toutes les options. »
Quelles que soient leurs situations, toutes les familles ont la même réponse à la question : « Pourquoi souhaitez-vous que votre enfant apprenne votre langue de naissance ? » Pour qu’il ou elle puisse communiquer avec une famille française, grands-parents, cousins qui, la plupart du temps, ne connaisse pas l’anglais. « Et puis surtout, quel gâchis se serait de ne pas profiter d’une telle chance », renchérit Léonard né à New York il y a une trentaine d’années.
Est-ce que le seul fait de parler français à la maison ne suffit pas ? « Pour l’oral, certainement. Mais pas à l’écrit », répond Catherine, maman d’un petit Charles. Et la grand-mère venue voir son petit-fils d’ajouter : « Et puis, il faut penser au retour… »
Pour Vincent et sa famille, le tour est terminé. Ils repartent satisfaits : « J’ai découvert plusieurs options que je ne connaissais pas, comme les cours en lignes et les programmes bilingues des écoles publiques ». Dans le hall, une maman achète un paquet de BN « pour demain », le marathon.
Liste des exposants (par ordre alphabétique) :
Bilingual Bebe (site)
Calec (site)
Délégation générale du Québec à New York (site)
FASNY (site)
FIAF Preschool (site)
Fort Greene Preparatory Academy (site)
French American Academy (site)
French American School of Princeton (site)
French Football Federation (site)
Lafayette Academy (site)
La Maternelle NYC (site)
La Petite Ecole New York (site)
LingoCircle (site)
Lycée Français de New York (site)
Marianne’s Alpha Kappa (site)
NY French American Charter School (site)
Ocabanon (site)
OFALycée™ (site)
Organisation internationale de la Francophonie (site)
Paris American Club New York (site)
PS 5 (site)
PS 58 (site)
PS 84 (site)
PS 110 (site)
Saints John & Paul school (site)
SCAC (Table des Services Culturels)
Smith Street Arts & Lettres (site)
Tessa International School (site)
The École (site)
United Nations International School (site)
VHG Group (site)
L’édition 2023 de la Bilingual Education Fair de New York était sponsorisée par :