“L’éducation bilingue est de retour en Californie et c’est pour rester.” Steve Zimmer sait de quoi il parle. Elu du “Board of Education” du district Los Angeles Unified, il milite depuis longtemps pour la cause. Dimanche, il était parmi les spécialistes invités à parler pendant le Salon de l’éducation bilingue organisé par French Morning à UCLA le 3 mai.
L’histoire de l’éducation bilingue dans l’Etat est mouvementée: après un premier démarrage dans les années 1970 et 1980, elle a été stoppée par l’adopation par référendum d’une loi interdisant presque tout enseignement bilingue dans les écoles publiques. Motif: l’enseignement bilingue empêchait les enfants d’immigrants de maîtriser correctement l’anglais. “C’est tellement absurde” soupire Clorinda Donato, professeure et autre participante d’une table ronde consacrée à l’apprentissage multilingue. Une experte elle aussi: elle parle cinq langues et a élevé ses enfants en trois langues.
Parmi les quelque 300 parents venus voir la quarantaine d’exposants rassemblés, Steve et ses deux enfants de deux ans et huit mois. “Nous voulons que nos enfants soient bilingues, dit ce Californien “de trois générations”. Pour être honnête, j’ai un peu honte à chaque fois que je voyage, car je vois que le monde entier parle anglais mais que moi je ne suis pas capable de dire trois mots dans une autre langue.” Pour que ça change, le couple a repéré sur le programme cinq écoles offrant un enseignement bilingue dès trois ans. “Plutôt que d’aller toutes les voir les unes après les autres, elles sont toutes rassemblées ici. On peut faire un premier tri puis aller visiter celles qui nous intéressent le plus.”
Lors de la première conférence de la journée, les parents avaient pu entendre le Dr. Xavier Cagigas, neuro-psychologue, parler du cerveau bilingue. “Pendant des décennies, on a considéré le bilinguisme comme un handicap. On sait maintenant que c’est au contraire un avantage indiscutable: toute pratique régulière créé des automatismes, renforce des zones du cerveau. Le bilinguisme est une pratique non seulement régulière mais particulièrement intense, qui renforce les circuits neurologiques !”
“Cela rassure d’entendre des choses comme ça!”, dit Laura en sortant de la salle. Mère d’un fils de trois ans, elle s’inquiète de le voir refuser l’espagnol que parle son père et peut-être même prendre du retard en anglais. “Ca n’est rien d’évident de se lancer sur cette voie (du bilinguisme), alors c’est bon de s’entendre dire qu’on a raison de le faire !”
De la motivation, des infos et des bon tuyaux, c’est ce que les visiteurs sont venus chercher à ce salon, le premier du genre à Los Angeles (après celui organisé en octobre dernier à New York). Des parents souvent aussi militants engagés pour la cause du bilinguisme, comme ceux qui participaient à la table ronde “Comment créer un dual language program dans votre école publique”.
In talk on dual language, immersion program creation in Los Angeles public schools @FrenchMorningNY fair #UCLA pic.twitter.com/dtGZHaNffW
— Fabrice Jaumont (@FabriceJaumont) May 3, 2015
Et tous sont revenus avec encore plus d’envie.
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Salon TRES mal organise.
Nous avons pour notre part beaucoup apprécié le salon. Il y a sûrement beaucoup de choses à améliorer, mais c’était une première je crois. La conférence à laquelle j’ai assisté était très intéressante!