Sur scène, ils reprennent les classiques de France Gall, Françoise Hardy, Claude François ou Michel Polnareff… Et pourtant, tous ou presque sont américains.
“Tout a commencé par une plaisanterie, une envie faire découvrir ces chansons aux copains et puis ça a pris. Je crois qu’ils ne s’attendaient pas à un tel succès ”, raconte Serge Martial qui a rejoint l’orchestre l’année dernière, le seul Français de la bande.
Carol Pott est tombée amoureuse des chanteurs yéyé lorsqu’elle était étudiante à la Sorbonne à la fin des années 90 : “c’est un peu la réponse de la France à l’invasion britannique”, glisse-t-elle malicieusement. Alors, il y a quatre ans, avec un guitariste et un bassiste, eux aussi fans de la musique des sixties, ils décident de former un groupe yéyé : Rue ’66 (clin d’oeil à la Road 66).
L’orchestre s’est depuis étoffé et compte six musiciens et trois chanteurs. “J’aime chanter ces chansons parce qu’elles sont joyeuses et que cette joie est contagieuse, confie Carol Pott. Et puis quand on écoute Pussy Cat par exemple, on se rend compte que les compositions étaient vraiment en avance sur leur temps.“
Serge Martial, lui, avait déjà eu une carrière musicale avant de quitter la France il y a 35 ans. “Cette petite aventure me permet de montrer aux Américains que la chanson française peut-être sympa à écouter et à danser”, se réjouit-il.
Tous sont amateurs mais ils se sont pris au jeu et se produisent 1 à 2 fois par mois dans les clubs de la Baie de San Francisco. Dans le public, il y a bien sûr beaucoup de français expatriés mais aussi des Américains. “Ca peut paraître surprenant, mais il existe une réelle fascination pour Serge Gainsbourg et Brigitte Bardot aux Etats-Unis”, explique Serge Martial.
Il faut dire que l’orchestre joue à fond sur la tendance rétro : instruments d’époque, tenues psychédéliques et coiffures yéyé, on se croirait de retour dans les années 60 à Paris, avec un petit accent américain en plus.
L’orchestre Rue’66 se produira à l’Alliance Française de San Francisco le 21 juin pour la fête de la musique. Au programme : “Laisse tomber les filles” de France Gall, “Harley Davidson” de Brigitte Bardot, “Mirza” de Nino Ferrer ou encore “Les Cactus de Jacques Dutronc. On les retrouvera le 13 juillet à l’occasion de “Bastille Day” dans le club mythique “Sweetwater” à Mill Valley.