Les fans de Rouge Tomate ont retrouvé un sens à la vie. Le restaurant étoilé, qui avait fermé en 2014 son superbe espace sur deux niveaux à Midtown en raison d’une hausse de loyer, prend ses marques dans un autre quartier: Chelsea.
“On n’avait pas fini. Le concept marchait bien. Ce sont des raisons structurelles qui nous ont poussées à bouger. On s’est demandé si ça valait le coup de continuer et on s’est dit que oui! Il n’y avait pas de raison d’arrêter”, explique Pascaline Lepeltier.
La Française, sommelière dans l’ancien Rouge Tomate, est passée aux commandes du nouveau avec un autre transfuge: le chef Andy Bennett en cuisine. “Rien n’a changé dans le principe. On a la même attention portée à la nutrition, à la santé. On est même plus global en terme de développement durable.”
Ce qui a changé, en revanche, c’est l’espace, plus modeste. Alors que l’ancien Rouge Tomate, situé dans l’ancien, pouvait accueillir près de 400 personnes, le nouveau compte 150 places. L’espace est divisé entre un bar de soixante places et un restaurant, séparés par une porte en bois coulissante, clin d’oeil à l’étable que fut autrefois le bâtiment.
Les plantes posées sur les tables ou accrochées dans des bacs aux murs, le bois omniprésent du sol au plafond, cuisine ouverte : ce Rouge Tomate 2.0 dégage une impression de rusticité, “plus en adéquation avec le concept” que l’ancienne salle. “On voulait recréer un concept plus casual, avec une cuisine plus simple, plus de vins, plus de cocktails“, souligne Pascaline Lepeltier.
C’est la première fois que la Française, une des rares femmes à détenir le prestigieux titre de “master sommelier”, se retrouve à la tête d’un établissement. Elle connaît la maison par coeur pour avoir rejoint le restaurant de Midtown “six mois après l’ouverture“.
Depuis la fermeture du premier Rouge Tomate, elle n’a pas chômé, voyageant pendant un an pour trouver les meilleurs vins. Et ça se voit: la nouvelle carte (ou livre) des vins compte une centaine de pages et contient 1 600 bouteilles. “J’ai eu la chance de pouvoir faire d’une partie de l’espace un bar à vins et cocktails. J’ai l’opportunité d’avoir plus de vins à la carte, glisse-t-elle. C’est une chance pour moi“.
La dynamique sommelière, qui a étudié la philosophie avant de se réorienter dans le vin, doit bientôt repartir dans la vallée de la Loire pour aller à la rencontre de producteurs. “Ce n’est pas facile d’ouvrir un restaurant qui est le même mais qui n’est pas le même. Mais nous avons été agréablement surpris car les clients ne nous avaient pas oubliés“.