À Los Angeles, la tendance est au rétro, version années 80. Culte, le vidéo-club Vidiots vient de rouvrir dans l’East Side. Les salles de jeux d’arcade ont toujours la côte et un musée-studio dédié au synthétiseur refait tremper dans les mélodies électro-rétro. Ajouter un nouvel engouement pour la K7, un roller toujours culte à Venice comme à Glendale, voilà l’essentiel pour changer de dimension.
Ouverte au début des années 70, cette salle d’arcades n’a pas changé d’un poil. Un vrai musée en la matière, fondé par les frères Harry et David Peck, et aujourd’hui repris par leurs fils, Robert et Stephen. Passé le guichet d’entrée (25$ avec jeux à volonté), le décor tout en néons et couleurs métalliques, aux plafonds et murs couverts de faux miroirs, fait atterrir dans une autre galaxie. Dans les allées s’alignent 150 jeux, dont les plus culte des années 80 et 90, de Mario Bros aux Tortues Ninja, de Street Fighter à Pacman.
Sous la musique rock de l’époque, les visiteurs peuvent aussi prendre le volant des jeux de racing, jouer à Guitar Hero, taper dans un punching-ball électronique et partir à la pêche d’une peluche autour des machines à pinces de fête foraine. Monument du jeu à Los Angeles, Family Arcade attire aussi artistes et tournages, certaines scènes de la série « Stranger Things » y ont été même tournées. 876 N Vermont Avenue.
Dans le quartier d’Highland Park, le musicien Lance Bill, ancien du magasin de disques Amoeba, quittait il y a peu San Francisco pour vivre à LA et y ouvrir un musée atypique. Collectionneur depuis une vingtaine d’années des synthétiseurs, analogiques ou numériques issus des grandes marques spécialistes – Moog, Buchlas, Roland Jupiters…- le garçon réunit ses trésors, principalement des années 1960 à 1980, dans un musée portant mal son nom. Si l’endroit reste ouvert aux curieux, le Vintage Synthesizer Museum propose aux musiciens et amateurs de louer l’espace et le studio d’enregistrement maison pour composer leur propre musique (à partir de 60$ l’heure) ou de participer à des ateliers d’apprentissage.
Régulièrement, l’adresse organise des sessions de soundbath (ou bain sonore en français) où, pendant deux heures, un artiste joue sur synthétiseur des mélodies planantes. Une vingtaine de participants, certains équipés de matelas gonflables, d’autres enrobés dans des couettes, rallient tous les mois l’endroit, pour se relaxer. 1200 North Avenue 54. Sur rendez-vous.
Né au milieu des années 80 à Santa Monica, ce vidéo-club ressuscitait l’été dernier dans le quartier d’Eagle Rock à Los Angeles. Un ovni à une époque où le streaming et les plateformes de vidéo sont devenues légion, mais dans l’énorme sélection – plus de 60.000 titres en DVD et Blu-Ray, des comédies musicales aux films de science-fiction, d’épouvante ou des meilleures séries télé – fait découvrir des raretés bien souvent absentes des catalogues de vidéo en ligne (abonnement à partir de 100$ l’année, et location de DVD à partir de 2$).
Toujours menée par ses fondatrices, Patty Polinger et Cathy Tauber, Vidiots compte désormais une salle de cinéma (l’ancien Eagle Rock Theatre des années 40) où se projettent là encore quelques pépites rétro d’une autre époque (« Gremlins », « Phantom of the Paradise », « Maman j’ai râté l’avion »…) et aussi films indépendants et grands classiques du cinéma. 4884 Eagle Rock Boulevard.
Originaire de Burbank dans la banlieue nord de Los Angeles, Trevor Baade grandit dans le quartier des maisons de disques, baladeur à la main et K7 dans les étagères. En 2012, un ancien disquaire du quartier d’Atwater dépose le bilan et propose à Trevor de reprendre l’affaire. Surfant sur le retour des ventes de vinyles et des K7 – il s’en vendrait aujourd’hui plus de 400.000 par an aux États-Unis – le garçon étoffe sa collection au fil des ans, et présente dans sa boutique de 50m2 plus de 4000 titres, 40.000 autres attendant dans les archives.
Outre les éditions d’albums récents en format K7 sorties par les maisons de disque, Jacknife & Records compile des standards des années 80 et 90 avec en pièces rares : Nirvana, Bjork, ZZ Top, Julio Iglesias ou encore Queen. La maison compte aussi un large choix de disques vinyles et un showroom spécialisé dans la réparation et la revente des boombox, ces fameux radio K7 stéréo nés dans les années 70 et popularisés par les adeptes du rap et du hip-hop. 3149 Glendale Boulevard.
Emblème des années 80 et des soirées disco, le roller n’a jamais disparu à Los Angeles. Lieu culte des pratiquants, le Moonlight Rollerway à Glendale, compte l’une des pistes les plus mythiques de Californie. Choisi comme décor de nombreux films dès les années 70 avec Switchblade Sisters ou Roller Boogie, puis du film Beginners ou de la série Euphoria, l’endroit envoie sur son « ring » des hordes de patineurs sur des musiques 80 parfaitement calibrées.
Parmi les soirées les plus populaires, la Rainbow Skate disco night fait s’amuser toute la communauté LGBTQ et leurs amis avec tenues glitter et flashy sur le parquet. Des classes pour débutants sont aussi proposées le samedi matin (à partir de 35$) et certaines soirées sont réservées uniquement aux adultes (à partir de 8$). Sur place : hot-dog, pop-corn et sodas comme dans le temps. 5110 San Fernando Road, Glendale. Alternative à Venice : le ring du Venice Beach Skate Dance Plaza et ses week-ends DJ.