À 67 ans, le New-Yorkais Rhys Chatham a passé presque la majeure partie de sa vie en France. Mais il revient dans sa ville natale pour un concert nommé “The Sun Too Close to the Earth” les 4 et 5 octobre à l’ISSUE Project Room, dans le cadre du festival Crossing the Line du FIAF.
Dans ce morceau, l’artiste, pionnier de la musique minimaliste aux Etats-Unis ayant collaboré avec Philip Glass et Meredith Monk notamment, évoquera en musique les dangers du changement climatique. “C’est de la faute de ma fille, plaisante l’artiste. Elle a 28 ans, elle est française et parle anglais et a étudié la gestion de l’environnement. Comme d’autres jeunes de sa génération, elle a l’impression qu’elle ne va pas hériter de la Terre“.
Le morceau a été composé pour plusieurs instruments: guitares électriques, percussions, clavier, trompette notamment… Un reflet des goûts éclectiques de cet Américain touche-à-tout dont le père fut claveciniste et qui a versé dans la clarinette, le cor ou encore la flute et la guitare électrique. “La musique est une vocation pour moi. Je n’ai jamais eu de doute quant à ce que je voulais faire. Quand j’avais des problèmes d’argent, mon père a dit à ma femme: surtout, ne l’empêche de faire de la musique“, se souvient-il. Sa carrière a pris son envol dans les années 70. Rhys Chatham croise le chemin de La Monte Young, pape de la musique minimaliste (ou répétitive). Il se passionne pour ce style qui utilise la répétition comme technique de production.
Après un concert du groupe de punk rock les Ramones en 1977, il “tombe amoureux” de la guitare électrique et commence à composer pour cet instrument. Très vite, il voit grand et vise des ensembles de guitaristes de taille importante. En 1989, il écrit un morceau pour 100 guitares et, en 2005, la ville de Paris, où il vit depuis 1987, lui commande une composition pour 400 pour la Nuit Blanche.
Ces dernières années, il est revenu à des instruments plus doux pour ses oreilles, comme la trompette et la flute. Son spectacle à Crossing the Line traduit ce retour aux instruments à vent. En plus de “The Sun Too Close to the Earth”, il fera découvrir à son public deux autres compositions: “On, Suzanne”, un duo pour harpe et percussion, et “Le Possédé”, qu’il jouera à la flûte basse.