Revue de presse. Cette semaine dans la presse américaine, Gérard de Villiers réhabilité par le New York Times, il faut sauver les petits libraires, et la Grande dépression provoquée par la France… mais rassurons nous le français est la langue la plus sexy du monde.
L’an dernier, le New York Times magazine s’était encanaillé en faisant un long éloge de Gérard de Villiers. Le quotidien américain profite de la mort du sulfureux écrivain français pour lui rendre un dernier hommage: “bien que largement méconnu dans le monde anglophone, SAS est peut-être la série de fiction la plus longue jamais écrite par un seul auteur, et une des mieux vendus.” Un auteur qui sentait le souffre, un plaisir coupable dont le New York Times ne néglige pas l’influence: “de nombreux présidents français et ministres des Affaires étrangères étaient de fidèles lecteurs et saluaient son sens géopolitique, bien que rarement en public. Entre les scènes de sexe, ses livres contiennent souvent des détails d’attaques terroristes, d’espionnage et de la guerre qui ne figuraient nulle part ailleurs.”
Devenu millionnaire avec son héros de papier De Villiers avait construit une véritable marque avec ses codes un peu comme James Bond. Un portrait plutôt flatteur qui ne néglige pas les aspects sombres de l’auteur “M. de Villiers aimait faire étalage de ses opinions politiques de droite et a été souvent étiqueté raciste et antisémite par des intellectuels français. Mais sa politique étaient en partie de la provocation, et il a gagné le respect de certains libéraux au cours des dernières années.”
Gerard de Villiers était snobé par les libraires qui traversent aujourd’hui une mauvaise passe avec le numérique. Dans un long article du Global Post Eliza Mackintosh dresse un portrait intéressant sur la situation du livre en France “Les librairies indépendantes sont une sorte de trésor national, considéré comme un référentiel important de la langue et de la culture française” d’où une confrontation difficile avec l’ogre Amazon, qui accepte de perdre de l’argent pour tuer la concurrence. Récemment la France a voté une loi interdisant la possibilité de cumuler gratuité des frais de ports et réduction automatique de 5%. Le pays des Lumières a toujours préféré “le petit commerçant” considéré comme plus noble et répudie les multinationales surtout quand elles sont américaines. Mais la guerre ne fait que commencer assure la journaliste: “la part des livres vendus sur Internet en France représentait 17% du volume en 2012 contre 30% en Amérique du Nord. Il y a dans ce duel un coté village Gaulois qui résiste à l’envahisseur”.
Le New York Times revient lui sur le débat historique de l’origine de la grande dépression des années 30. La France en serait en partie responsable assure le professeur Douglas Irwin de l’université de Dartmouth. À force d’accumuler de l’or pour maintenir le Franc, l’hexagone aurait plongé le monde dans la misère: “la France, avec sa monnaie sous-évaluée, a absorbé une énorme proportion des réserves d’or du monde entre 1930-1931, Douglas Irwin suggère que la France était responsable d’environ la moitié de la déflation mondiale qui a eu lieu au cours de cette période”. Heureusement le quotidien objecte au professeur que la France est à moitié coupable “Remarquez, en passant, que les Français n’étaient pas mauvais ou malveillants ici – ils étaient juste fidèles à leur idéologie rigide “. Et de montrer du doigt le pays qui, aujourd’hui, jouerait ce rôle “d’idéologue rigide”: l’Allemagne…
Pour finir sur une note légère notons que les Français sont les plus charmeurs lorsqu’il parlent. Un récent sondage que nous rapporte le Daily News place la langue de Molière sur le haut du podium des langues les plus “sexy”. Pourquoi? “La musicalité et la douceur de la langue, ou zee (sic) charmant façon de prononcer «th»”. Les voisins ne sont pas loin, avec une deuxième place pour les Italiens et une troisième pour les Anglais. Pas de trace des Allemands en revanche…
Crédit photo: Jean Gaumy / Magnum Photos
0 Responses
Article intéressant, mais vous parlez très peu du problème de la concurrence d’Amazon avec les librairies françaises…
Quelle concurrence? La structure de distribution de l’edition en France est oligopolistique..fondamentalement, ce sera aux auteurs et aux lecteurs de decider.
Amazon.fr me permet de commander des livres depuis SF ou j’habite et de les faire livrer en France a ma famille et mes ami(e)s. Un moyen parfait pour faire des cadeaux a distance. Et quand je suis en visite en France je vais chez les libraires de quartier.