Partir, c’est bien, mais revenir en France, c’est bien aussi. Tel est, en substance, le message de Frédéric Mazzella. Le patron de la florissante société de covoiturage BlaBlaCar a lancé avec neuf autres start-ups à succès une plateforme au doux nom de Reviens Léon pour inciter les talents expatriés du digital (aux Etats-Unis et ailleurs) à revenir en France.
“Précisons une chose, glisse-t-il. On ne dit pas qu’il ne faut pas partir à l’étranger. C’est absolument génial. Mais il faut que ça circule. Quand on est dans une démarche de quitter la France, on se dit que c’est mieux ailleurs. Et quand on est à l’étranger, on se dit que ça sera toujours mieux qu’en France. Or, il y a plein de bonnes choses qui se passent en France. Il y a des boîtes nouvelles, de belles start-ups… On a rien à envier à 90% des entreprises dans la Silicon Valley” , affirme-t-il.
Concrètement, la plateforme Reviens Léon, dont le nom est inspiré par la pub pour les raviolis Panzani (ci-dessous), regroupe des offres d’emplois dans plusieurs start-ups françaises en forte croissance (Sigfox, Criteo, La Fourchette, Showroom Privé…). Le site, sur lequel on peut aussi trouver des conseils pour l’aide au retour (déménagement, formalités douanières, sécurité sociale), sera amené à s’étoffer.
Le patron connait bien la problématique de l’expatriation-impatriation pour l’avoir vécue lui-même. Diplômé de Stanford, il a travaillé pour la NASA aux Etats-Unis avant de rentrer au bercail “pour raisons personnelles” . Sa société a annoncé en juillet 2014 une impressionnante levée de fonds de 73 millions d’euros.
Il a eu l’idée de lancer Reviens Léon en novembre dernier après une visite en Californie où il a rencontré des Français heureux de constater qu’une petite entreprise comme la sienne pouvait marcher en France.
“Les salaires dans la tech sont moins élevés en France qu’aux Etats-Unis, mais si l’on considère la possibilité de rentrer dans le stock de sociétés en croissance ou en hyper croissance, et aussi la gratuité de l’éducation des enfants par exemple, la question du salaire est moins prévalente” , explique-t-il.
Reviens Léon ne s’adresse pas à un profil particulier, poursuit-il, “mais à une génération” de techies dans le monde, des gens qui ont “vécu des expériences d’hyper croissance” et sont susceptibles d’aider au développement et à l’internationalisation de jeunes pousses hexagonales.
“Notre but est d’attirer l’attention sur le fait qu’il n’y a pas que des boîtes nulles en France. L’écosystème a beaucoup changé en cinq ans. On trouve des financements, des incubateurs. Il y a des start-ups en pleine croissance…” Un message que Frédéric Mazzella portera à New York lors de la French Touch Conference des 24 et 25 juin et le 26 juin lors d’un meet-up à San Francisco.
0 Responses
Encore un qui n’a rien compris ! Plutôt que d’essayer de faire revenir des français qui sont à l’étranger (ce qui est loin d’être gagné), pourquoi ne pas essayer d’attirer d’autres étrangers.
Nous sommes dans un monde globalisé et pas de repli sur soi
Ca n’est pas mutuellement exclusif. Je suis certain que ces startups françaises cherchent également a embaucher des talents étrangers. Ca n’est pas du repli sur soi, c’est récupérer de l’experience acquise a l’etranger. C’est participer au mix global, et éviter d’avoir que des employés franco-français qui n’ont pas voyagés.
L’avantage de la Silicon Valley c’est que les talents étrangers ou rapatries tombent dans les bras des startups de la baie, sans vraiment faire d’effort. Je trouve ca plutôt pas mal que les startups françaises fassent la meme chose en ratissant au dela des frontières. La cible des expats est probablement la plus simple a toucher. Mais, il faut bien commencer qq part. Si ces startups ont du succès, les talents étrangers viendront.
C’est vrai que parfois en vivant loin de la France pendant un moment, on finit par en avoir une image désuet qui ne correspond peut etre pas/plus a la réalité. J’entends bcp parler du boom des startups en France. Meme si je n’ai pas pu le verifier, ca me semble de bonne guerre pour les startups françaises d’essayer d’attirer les talents expatries en plus des talents étrangers.
idée intéressante et patriotique
Je doute que la motivation soit patriotique 🙂 Balbalcar est present et emploie dans plusieurs pays. Toutes les autres startups ont aussi vocation a etre globales.
C’est purement business. C’est la chasse aux talents ou qu’ils soient.