Et si la lumière était enfin au bout du tunnel? Après plus d’un an d’arrêt total ou partiel de leur activité, les compagnies aériennes françaises desservant les États-Unis croient en une reprise du trafic aérien dans les prochaines semaines.
“On n’attend que ça, que les autorités nous donnent leur feu vert”, explique Sophie Hocquez, la directrice commerciale de French Bee. “On n’est pas dans la même situation que l’année dernière, où il n’y avait pas encore l’espoir de la vaccination. Aujourd’hui, elle monte suffisamment en puissance en France et aux Etats-Unis pour qu’on espère être de retour d’ici juin“. Très impactée par la crise sanitaire, la compagnie low-cost a bénéficié d’un premier prêt garanti par l’Etat au niveau du groupe Dubreuil (qui possède French Bee et Air Caraïbes), et est en négociation pour en obtenir un deuxième. “On assure toujours des vols vers la Réunion et Tahiti, mais plus aucun vers San Francisco. On a également dû repousser l’ouverture de notre nouvelle ligne Paris-Newark prévue en juin dernier.”
“On table sur une réouverture quelque part entre mai et début juillet”, indique de son côté Anne Crespo, la directrice de communication de La Compagnie. Le transporteur, qui opérait avant la crise des vols 100% business class entre la France et New York, avait dû arrêter ses activités pendant huit mois avant de reprendre ponctuellement quelques vols pendant les fêtes de décembre. “On a de la chance d’être une petite structure avec peu de frais. On s’est mis en sommeil pour l’instant, en attendant que l’interview d’Emmanuel Macron se décline en projet concret”, commente-t-elle en référence à l’intervention du président français sur la chaîne CBS le 18 avril.
Emmanuel Macron y a annoncé vouloir “rouvrir progressivement les frontières de la France aux citoyens américains début mai”, et être en train “de travailler dur pour proposer des solutions concrètes, notamment pour les citoyens américains vaccinés qui pourront bénéficier d’un certificat spécifique”. Sophie Hocquez y voit “un signe encourageant” même si le gouvernement français n’a pour l’instant donné aucune information concrète aux compagnies aériennes. “Ça reste flou, je pense que les deux gouvernements sont actuellement en négociation et qu’on devrait en savoir plus d’ici mi-mai”. Contacté par email, le directeur général d’Air France aux Etats-Unis Stéphane Ormand indique n’avoir pour l’heure “aucune perspective solide“. Air France opère en ce moment trois vols quotidiens entre Paris et New York, contre jusqu’à huit avant la crise.
Reste également à savoir dans quelles conditions pourront voyager les clients. “L’Union Européenne semble déterminée à mettre en place un passeport vaccinal. C’est une très bonne chose, mais il faut que les documents soient uniformisés entre les deux pays, et que ce soit simple d’utilisation pour les clients”, s’inquiète Sophie Hocquez. “On devra être flexible et mettre en place ce qu’on nous demandera”, estime quant à elle Anne Crespo.
Les sites internet de French Bee et La Compagnie proposent d’ores et déjà des vols réservables à partir du mois de juin entre les Etats-Unis et la France. Anne Crespo et Sophie Hocquez s’accordent à dire que la demande est de retour. “On sent un frémissement du côté des Etats-Unis, avec beaucoup de réservations de la part d’Américains à partir de juillet”, indique la directrice communication de La Compagnie. “On constate également une reprise progressive des ventes, notamment pour San Francisco, alors que New York est plutôt une destination last minute”, ajoute la directive commerciale de French Bee.
La Compagnie, qui possède deux avions, compte se relancer doucement à raison de “4 à 5 vols par semaine pour New York en juin (ndlr: contre 13 avant la pandémie), puis un ou deux vols au départ de Nice en juillet”, explique Anne Crespo. Idem chez French Bee. “On table sur 2 vols par semaine vers San Francisco en juin, et monter progressivement en charge sur la nouvelle ligne Orly-Newark en espérant finir l’été avec sept vols par semaine”, confie Sophie Hocquez. Les prix des billets, eux, ne devraient pas bouger. “L’expérience montre qu’en temps de crise, les prix baissent. Tout dépendra du niveau de la demande. Nous restons pour l’instant sur un prix d’appel très bas à 130$ l’aller simple vers Newark”, détaille Sophie Hocquez. “Nos prix d’appel restent également les mêmes, à partir de 1900$ l’aller-retour Paris-New York”, explique Anne Crespo, avant d’ajouter : “nous proposons des billets flexibles et remboursables. C’est le moment où jamais de réserver avant que la meute arrive!”